Les pays africains touchés par la rébellion ougandaise de l'armée de résistance du seigneur (LRA) entendent oeuvrer pour que la LRA soit qualifiée «rapidement» de «groupe terroriste», selon un communiqué de l'Union africaine (UA) samedi.

Lors d'une réunion tenue à Bangui à l'initiative de l'UA, des représentants de Centrafrique, de l'Ouganda, de la RDC et du Soudan «y compris le Sud-Soudan» ont «convenu notamment de la mise en oeuvre des mesures concrètes suivantes (...): l'adoption des mesures nécessaires pour déclarer la LRA comme groupe terroriste, conformément aux instruments pertinents de l'UA, et la mobilisation de l'appui de la communauté internationale à cet effet», selon le communiqué de la réunion qui a eu lieu le 13 et 14 octobre.

«La Commission de l'UA et les pays de la région entreprendront les consultations nécessaires pour mettre rapidement en oeuvre les conclusions de la réunion», souligne le communiqué reçu par l'AFP à Libreville.

En outre, les représentants des pays réunis à Bangui ont prévu «la nomination d'un envoyé spécial du président de la Commission de l'UA pour coordonner les efforts contre la LRA (...), l'appel aux partenaires internationaux et aux États membres de l'UA en mesure de le faire à apporter leur appui aux efforts militaires», selon le communiqué.

Sur le plan militaire, les pays touchés vont mettre en place «un centre d'opérations conjoint (...), une brigade commune pour mener les actions contre la LRA (...) et le déploiement de patrouilles conjointes aux frontières des pays affectés».

Sur le plan humanitaire, les pays concernés ont prévu: «la mobilisation d'une assistance adéquate et coordonnées en faveur des populations touchées (...) des mesures visant à faciliter l'accès des agences humanitaires aux communautés vulnérables», selon le communiqué de l'UA. Un «forum se réunira une fois tous les quatre mois» sur le sujet de la LRA, ajoute le communiqué.

Depuis 1988, la LRA a commis de nombreuses atrocités. Sous les ordres de Joseph Kony, la LRA prône le renversement du président ougandais Yoweri Museveni et le remplacement du gouvernement de Kampala par un système théocratique basé sur les Dix commandements. M. Kony est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénal internationale (CPI) depuis 2005, accusé par l'instance juridique de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Apparue dans le nord de l'Ouganda, la LRA s'est déplacée depuis 2005 vers l'extrême nord-est de la RDC, le Sud-Soudan et le nord-est de la Centrafrique. Vendredi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a estimé que depuis décembre 2008 la LRA avait tué plus de 2000 personnes et obligé plus de 400 000 autres à se déplacer.