La seule femme, une Française, parmi les sept personnes (dont cinq Français) enlevées au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et détenues au Mali, souffre d'un cancer et ne «peut plus rester longtemps sans soins», a appris dimanche l'AFP auprès d'un intermédiaire nigérien.

«Je reviens de chez les ravisseurs dans le désert où j'ai rencontré deux représentants du groupe qui les détient: l'otage française est malade et ne peut plus rester longtemps sans soins», a déclaré un des intermédiaires nigériens, interrogé par téléphone satellitaire.

Cet intermédaire s'est rendu dans la région de Timétrine, dans le nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, où les otages sont détenus.

Également interrogé par l'AFP, l'entourage d'un Malien qui joue le rôle de médiateur, a confirmé cette information en affirmant que «la femme française est malade. On nous a dit qu'elle a été soignée peu de temps avant son enlèvement, mais elle mérite un suivi».

Cette femme, Françoise Larribe, épouse d'un des cinq Français enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre sur le site d'une mine d'uranium du groupe français Areva à Arlit (nord du Niger), a subi une chimiothérapie peu de temps avant son enlèvement, selon ces sources.

L'intermédiaire nigérien assure par ailleurs que «les ravisseurs sont ouverts à toute négociation, affirment qu'il feront bientôt connaître leurs revendications, mais que le sort des otages est entre les mains de ''toutes les tendances'' d'Aqmi».

«Les ravisseurs ont affirmé que les otages sont en vie et bien traités», a ajouté l'intermédiaire qui dit «travailler pour aider son pays à participer à la recherche d'une solution».

Aqmi avait renvendiqué le 21 septembre l'enlèvement cinq jours plus tôt de cinq Français, d'un Togolais et d'un Malgache, pour la plupart collaborateurs du groupe Areva et d'un de ses sous-traitants, à leur domicile d'Arlit.

Neuf jours plus tard, le 30 septembre, la branche maghrébine d'Al-Qaïda avait diffusé une photo des sept otages, accompagnée d'un enregistrement audio. L'image les montrait assis sur le sable dans le désert, avec debout derrière eux des hommes en armes.

Un seul de ces hommes, assis à côté des otages, n'avait pas le visage masqué.

Pierre Camatte, un ex-otage français détenu près de trois mois dans le désert malien par Aqmi, avait affirmé avoir reconnu en lui l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid, un des chefs les plus radicaux de ce groupe.

Abou Zeid avait notamment dirigé l'enlèvement de Michel Germaneau, un humanitaire français de 78 ans, dont Aqmi a annoncé l'exécution le 25 juillet. C'est son groupe qui est également responsable de l'exécution en avril d'un otage britannique, Edwin Dyer.

Depuis la publication de cette preuve de vie, le gouvernement français n'a officiellement reçu aucune revendication de la part des ravisseurs.