Le Sud-Soudan doit se défaire de son énorme dépendance vis-à-vis du pétrole et développer son agriculture, a estimé samedi une responsable de la Banque mondiale (BM) en visite à Juba, capitale de cette vaste région sous-développée.

La vice-directrice du département Afrique de la BM, Obiageli Ezekwesili, a déclaré que l'agriculture avait, à long terme, un énorme potentiel dans le Sud, une région semi-autonome qui doit prendre part en janvier à un référendum d'indépendance pouvant aboutir à la partition du plus vaste pays d'Afrique.

«Le développement du secteur de l'agriculture est l'antidote à la fameuse malédiction» du pétrole, a-t-elle déclaré à la presse à l'issue d'une visite de quatre jours.

«Il est crucial de mettre en place un programme crédible de développement économique pour réduire la pauvreté, et c'est là où la Banque mondiale peut aider», a-t-elle ajouté.

Les réserves pétrolières du Soudan sont estimées à environ six milliards de barils. Une grande partie des ressources pétrolières est située au Sud-Soudan ou à la lisière du Nord et du Sud. Les royalties sur le pétrole comptent pour plus de 90% des revenus du gouvernement sudiste.

Le Sud, en grande partie chrétien, panse encore ses blessures de deux décennies de guerre avec le Nord, majoritairement musulman, un conflit aux causes religieuses, politiques et économiques à l'origine de deux millions de morts.

Quelque quatre millions de personnes -soit environ la moitié de la population du Sud- recevront cette année une aide alimentaire, selon l'ONU.

Mais pour Mme Ezekwesili, la région peut se construire un avenir plus stable.

«L'agriculture est un secteur où la production actuelle est vraiment faible, comparée à ce qu'elle pourrait être», a-t-elle dit, ajoutant que l'aide à l'agriculture devrait s'attacher au développement des petites fermes mais aussi des plus grandes exploitations.