Un haut responsable du Sud-Soudan a prévenu vendredi que le gouvernement soudanais risque l'effondrement de l'accord de paix ayant mis fin à la guerre s'il empêche la tenue du référendum d'indépendance du sud du pays, prévu en janvier.

Le Sud-Soudan attend impatiemment la tenue du vote, qui pourrait faire de cette région aride un nouveau pays et couper en deux le plus grand pays d'Afrique.

L'accord de paix de 2005, qui a mis fin à quatre décennies de guerre ayant fait plus de deux millions de morts, appelait à la tenue d'un référendum au Sud-Soudan. Mais les négociations viennent à peine de commencer et la tension augmente.

Il a fallu des mois de pourparlers entre le Nord et le Sud pour parvenir à la mise sur pied de la commission chargée d'organiser le référendum. Les négociations bloquent maintenant sur la nomination du secrétaire général de la commission.

Pagan Amum, un négociateur de l'Armée populaire de libération du Soudan, un ancien groupe rebelle du Sud-Soudan, a affirmé que le Sud rejetterait toute tentative de retarder le référendum prévu le 9 janvier 2011. Il a insisté sur l'importance de poursuivre les négociations pour s'assurer que le Soudan «ne retourne pas en conflit». Lors d'une conférence de presse, il a affirmé qu'il souhaitait des relations amicales entre les deux régions du pays.

La Mission des Nations unies au Soudan, une opération de maintien de la paix qui coûte un milliard de dollars par année, a supervisé l'accord de paix et contribué à l'organisation des élections d'avril au Soudan. Le haut responsable des Nations unies dans le sud du Soudan, David Gressly, a affirmé que l'organisation était prête à jouer un rôle «très coûteux» dans la tenue du référendum.

Selon lui, il y a encore de l'espoir que le référendum puisse avoir lieu le jour prévu. «Mais des décisions pratiques devront être prises rapidement. Si nous avons été capables d'organiser des élections, nous pouvons aussi organiser un référendum», a dit M. Gressly.