Le fleuve Niger, troisième fleuve d'Afrique, connaît sa plus forte crue depuis 1929, a déclaré samedi un expert de l'Autorité du bassin du Niger (ABN), alors que des inondations ont frappé cette semaine Niamey et des régions nigériennes.

«Nous enregistrons un débit de 1990 mètres cubes par seconde, c'est la première fois qu'on a relevé un tel débit depuis 1929», a affirmé à la télévision publique nigérienne Abdou Gero, expert de l'ABN (neuf États).

Cette montée des eaux du fleuve est due à une pluviométrie «exceptionnelle» dans certains États riverains, a-t-il expliqué.

Depuis jeudi, des milliers d'habitants de Niamey ont été évacués à la suite d'inondations entraînées par la crue.

Une dizaine de quartiers sont affectés et des milliers d'hectares de champs de mil et des rizières sont sous l'eau. Les inondations frappent également les régions de Tillabéri (ouest) et Dosso (sud), riveraines du fleuve, selon le gouvernement.

Depuis trois décennies, l'ABN s'inquiète de la mort lente du fleuve Niger, troisième d'Afrique avec 4200 km de longueur et un bassin couvrant 2,1 millions de km2.

Assurant la survie de 110 millions de personnes dans la région, il est menacé par des baisses de pluviométrie, l'ensablement, les végétaux flottants et les déchets industriels. Des étiages sévères, voire des arrêts d'écoulement ont été observés dès les années 1980 en territoires nigérien et malien.

Les neuf États de l'ABN sont: Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Nigeria, Tchad et Niger.