Le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide au Darfour, entamera mercredi une visite officielle de deux jours en Libye.

Le raïs Béchir, accompagné notamment du chef des services de renseignements soudanais Mohammed Atta, discutera de «relations bilatérales» avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a annoncé l'agence Suna, sans plus de détails.

Le Soudan avait fermé le 1er juillet dernier son poste-frontière avec la Libye, situé en plein désert, affirmant que le trafic sur cette route était menacé par des «bandits» et des «rebelles».

Khartoum avait toutefois nié que cette mesure était sa réponse à la présence à Tripoli de Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour.

Le JEM a suspendu début mai sa participation au processus de paix de Doha, parrainé par le Qatar, l'Union africaine (UA) et l'ONU, et a repris les combats au Darfour contre les forces pro-gouvernementales dans cette région.

L'accueil de Khalil Ibrahim en Libye, après son extradition du Tchad à la mi-mai, avait choqué les autorités soudanaises qui ont demandé son extradition et l'aide d'Interpol pour son arrestation.

Le président soudanais Omar el-Béchir est depuis mars 2009 sous mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan limitrophe à la Libye en proie depuis sept ans à une guerre civile complexe. La CPI a délivré en juillet un second mandat d'arrêt contre le président soudanais, pour génocide.