Le gouvernement somalien a qualifié mercredi de «bouée de sauvetage» la décision de l'Union africaine d'envoyer plusieurs milliers d'hommes en renfort, dans le but de changer le cours de la bataille de Mogadiscio qui a fait au moins 17 nouvelles victimes civiles.

Le gouvernement somalien a estimé que les renforts de l'Union africaine seraient bénéfiques à la sécurité de l'ensemble de la région.

Les insurgés islamistes radicaux shebab, qui ont juré la perte du gouvernement de transition, ont démontré leur capacité à frapper hors de leurs frontières, en perpétrant un double attentat le 11 juillet dans la capitale ougandaise, faisant 76 morts.

«Nous saluons les contributions de nouvelles troupes faites par les États membres de l'UA», a déclaré à l'AFP le porte-parole du très fragile gouvernement fédéral de transition, Mohamoud Walayo.

«Nous pensons que cette décision permettra d'améliorer la situation sécuritaire en Somalie et aussi de contenir la menace posée par les éléments d'Al-Qaïda (insurgés shebab) dans la région en général», a-t-il ajouté.

Le président de la commission de l'Union africaine, Jean Ping, a annoncé mardi soir que les États de l'UA s'étaient engagés à envoyer 4 000 hommes supplémentaires, au terme du 15e sommet de l'organisation continentale, à Kampala.

La force de l'UA en Somalie (Amisom), qui compte actuellement 6 000 hommes (3 500 Ougandais et 2 500 Burundais), constitue le dernier rempart du gouvernement face aux assauts répétés des shebab.

«Leur décision est une bouée de sauvetage pour le gouvernement de transition et elle est bénéfique non seulement pour la sécurité de la Somalie mais aussi pour celle des pays voisins», a insisté M. Walayo.

L'UA a également renforcé les règles d'engagement de sa force en Somalie (Amisom) afin de l'autoriser à «attaquer de façon préventive» en cas de suspicion d'agression en préparation contre elle, selon le porte-parole de l'armée ougandaise, le lieutenant colonel Felix Kulayigye.

Mardi soir, alors que le sommet de l'UA s'achevait et que M. Ping en détaillait les principales décisions, la bataille de Mogadiscio faisait rage, avec son lot quasi-quotidien de victimes civiles.

Au moins 17 habitants de la ville ont ainsi été tués et 46 blessés dans des combats déclenchés mardi en fin d'après-midi, opposant les shebab aux forces gouvernementales appuyées par l'Amisom.

La plupart des victimes se trouvaient dans le quartier de Taleh, dans le sud de la capitale somalienne, qui abrite le marché de Bakara, le plus grand marché de la ville et bastion des shebab.

«Les ambulanciers ont collecté les cadavres de 10 civils et pris en charge 46 blessés dans les combats d'hier (mardi) après-midi. La plupart des victimes ont été tuées ou blessées par des éclats d'obus de mortier dans le quartier de Bakara, tandis que d'autres ont été pris dans des tirs croisés», a rapporté à l'AFP le chef du service des ambulances de Mogadiscio Ali Muse.

De son côté, un employé de l'hôpital Medina, dans le sud de la ville, déclarait à l'AFP que sept personnes avaient succombé à leurs blessures dans la nuit dans son établissement.

«Nous avons lavé les corps de sept civils, dont un enfant, qui sont morts à l'hôpital la nuit dernière. Leurs proches sont venus retirer leurs cadavres de la morgue ce (mercredi) matin», a expliqué Sidow Gabow, employé de la morgue de l'hôpital Medina.