Le témoignage prévu jeudi du mannequin Naomi Campbell dans le procès de l'ex-président libérien Charles Taylor, jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à La Haye, a été reporté au 5 août, a annoncé lundi le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).

Les juges du TSSL ont «approuvé la demande de Mme Naomi Campbell de reporter son témoignage prévu dans le procès de Charles Taylor au jeudi 5 août 2010 à 9h» (1h heure de Montréal), a indiqué dans un communiqué Solomon Moriba, porte-parole du TSSL.

Les juges avaient le 1er juillet délivré une citation à comparaître pour le mannequin de nationalité britannique et d'origine jamaïquaine et chinoise, sur demande de l'accusation, formulée le 20 mai.

Le bureau du procureur souhaite que Mme Campbell, témoigne au sujet d'un diamant que Charles Taylor lui aurait offert en 1997 après un dîner organisé par le président sud-africain Nelson Mandela, auquel avaient également pris part l'agent de Naomi Campbell, Carol White, et l'actrice américaine Mia Farrow.

Si Mmes Farrow et White se sont déclarées prêtes à déposer devant le TSSL, comme l'ont également autorisé les juges, ce n'est pas le cas de Mme Campbell selon l'accusation, qui souhaitait par conséquent que celle-ci soit officiellement convoquée.

D'après les procureurs, Naomi Campbell avait le lendemain du dîner parlé du diamant à Mia Farrow.

Charles Taylor, 62 ans, avait catégoriquement nié le 14 janvier avoir donné un diamant au mannequin qui avait déclaré publiquement ne pas vouloir être impliquée dans cette affaire.

Selon l'accusation, M. Taylor s'était rendu en septembre 1997 en Afrique du Sud pour vendre ou échanger contre des armes des diamants reçus des rebelles sierra-léonais.

M. Taylor, dont le procès s'était ouvert en janvier 2008, est accusé d'avoir dirigé en sous-main les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) en Sierra Leone en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants.

L'ancien président libérien plaide non coupable de onze crimes, notamment de meurtres, de viols et d'enrôlement d'enfants soldats durant la guerre civile en Sierra Leone entre 1991 et 2001, qui a fait 120000 morts et des milliers de mutilés.

Son procès a été délocalisé de Freetown à La Haye pour éviter tout risque de déstabilisation de la région.