La journaliste albertaine Amanda Lindhout ne retournera jamais en Somalie, où elle a été enlevée et gardée en otage en août 2008. Mais le programme de bourses d'études qu'elle a fondé pourrait changer la vie de jeunes filles somaliennes otages de la pauvreté extrême qui sévit au pays.
Cette année, grâce à la fondation Global Enrichment, créée par Amanda Lindhout, onze jeunes femmes pourront fréquenter six établissements scolaires à travers la Somalie. Et d'ici quatre ans, l'organisme souhaite amasser suffisamment d'argent pour permettre à 100 Somaliennes de se scolariser.
Si certaines personnes ne comprennent pas, à prime abord, pourquoi elle redonne à ce pays après ce qui lui est arrivé là-bas, Amanda Lindhout explique que son récit arrive généralement à les faire changer d'idée. Ils comprennent pourquoi la Somalie a tant besoin d'aide, dit-elle.
La journaliste a été retenue captive pendant des mois avec le photographe australien qui l'accompagnait en Somalie, Nigel Brennan. Les deux pigistes ont finalement été libérés en novembre dernier après que leurs parents eurent embauché des négociateurs spécialisés dans les prises d'otages.
Amanda Lindhout dit avoir eu l'idée des bourses d'études aux «moments les plus sombres» de sa séquestration.
Plusieurs facteurs expliquent la sensibilité qu'elle entretient à l'égard des femmes somaliennes, qui vivent une période «particulièrement difficile». Sans fournir de détails, elle affirme avoir été touchée entre autres par le courage d'une Somalienne qui a risqué sa vie pour les aider lors d'une tentative d'évasion qui a fait chou blanc.
Les radios somaliennes font la promotion du programme sur leurs ondes, affirme Amanda Lindhout. Deux jeunes femmes sélectionnées souhaitent faire des études en environnement et une autre espère devenir conseillère à la jeunesse, histoire de montrer aux jeunes qu'il existe des solutions de rechange à la vie de soldat.
Mme Lindhout prendra la parole dimanche dans une église de Sylvan Lake, en Alberta, afin de faire la promotion de sa fondation.