Au moins 14 civils ont été tués et 23 blessés dans des combats à Mogadiscio opposant depuis dimanche soir les insurgés somaliens shebab aux forces gouvernementales, a-t-on appris lundi de source médicale et auprès de témoins.

Des combats à l'artillerie lourde ont éclaté dimanche soir dans la capitale somalienne lorsque les shebab ont attaqué des positions gouvernementales sur le front nord de Mogadiscio. Des combats sporadiques avaient repris lundi matin, après une période d'accalmie pendant la nuit.

«Nos équipes médicales ont vu les cadavres de 10 civils et récupéré 23 blessés», a expliqué à l'AFP le chef du service des ambulances de Mogadiscio, Ali Muse.

Par ailleurs, quatre autres personnes sont décédées dans un quartier sud de la ville, à Karan, selon un témoin, Husein Abdulahi.

«Deux d'entre elles appartiennent à la même famille tandis que deux autres avaient trouvé refuge à leurs côtés pendant les combats. Malheureusement, un tir d'artillerie a frappé la maison et entraîné leur mort», a déclaré à l'AFP M. Abdulahi.

«Les combats ont éclaté dimanche soir, se sont interrompu pendant la nuit mais ont repris tôt lundi après que les terroristes ont attaqué nos positions dans les quartiers de Shibis et Abdulaziz», a confirmé à l'AFP un haut responsable sécuritaire du gouvernement, le colonel Ali Mohamed Dhere.

Selon le responsable du service des ambulances de Mogadiscio, plusieurs obus de mortier ont touché des quartiers éloignés de la ligne de front.

Près de la moitié des blessés sont ainsi des élèves d'une école coranique  située dans le quartier d'Hamarweyne, dans le sud de Mogadiscio.

«Environ 12 de mes étudiants ont été blessés lorsqu'un obus de mortier a frappé l'école. Certains sont grièvement blessés, d'autres légèrement», a rapporté à l'AFP un des enseignants, Moalim Mohamud Ali.

Un responsable shebab s'exprimant sous couvert d'anonymat a revendiqué la victoire mais des témoins ont assuré à l'AFP que les positions de chaque camp demeuraient inchangées.

«Les soldats d'Allah ont lancé des attaques bien préparées contre les casernes de l'ennemi, tuant nombre d'entre eux. Nous contrôlons à présent ces zones disputées et entendons poursuivre notre progression sur d'autres positions de l'ennemi jusqu'au contrôle total» de la capitale, a déclaré à l'AFP le haut responsable shebab.

Les shebab, qui se réclament d'Al-Qaeda, ont juré la perte du très fragile gouvernement de transition du président Sharif Cheikh Ahmed, qui ne contrôle que quelques quartiers stratégiques de Mogadiscio et ne doit sa survie qu'au soutien des 6000 soldats ougandais et burundais de la force de paix de l'Union africaine en Somalie, l'Amisom.

Les shebab ont revendiqué le double attentat du 11 juillet à Kampala, qui a fait 76 morts, en représailles au rôle majeur de l'Ouganda dans l'Amisom. Ils réclament le départ des troupes ougandaises de Somalie.

L'Ouganda s'est toutefois dit prêt, à la suite des attentats, à fournir 2000 hommes supplémentaires et a plaidé pour un renforcement du mandat de l'Amisom, qui pourrait être discuté lors du sommet de l'UÀ à Kampala du 25 au 27 juillet.