Quatre journalistes enlevés il y a une semaine dans le sud pétrolifère du Nigeria ont été libérés dimanche par leurs ravisseurs sans qu'aucune rançon n'ait été versée, ont annoncé dimanche la direction du syndicat des journalistes nigérians et la police.

«Ils (les ravisseurs) nous ont appelés pour nous dire qu'ils avaient été relâchés sans conditions», a déclaré le responsable du syndicat, Usman Leman.

La police a récupéré les quatre journalistes après qu'ils eurent été libérés dans une zone isolée de l'État d'Abia, dans le delta du Niger, a-t-il ajouté.

L'information a été confirmée à l'AFP par un porte-parole de la police de l'État d'Abia, Ali Okechukwu.

«Les journalistes ont été relâchés. Ils sont à notre quartier général à Umuahia, sains et saufs», a-t-il dit. Il a confirmé qu'aucune rançon n'a été versée mais a refusé de donner des détails sur les circonstances de cette libération.

L'un des journalistes relâchés, Sylvester Okereke, a raconté à la chaine TV Channels que les ravisseurs avaient dû les relâcher «quand ils se sont aperçus que les forces de sécurité se rapprochaient d'eux».

«On utilisait des hélicoptères pour inspecter la zone et ils ont dû renoncer», a-t-il dit.

Les journalistes avaient été enlevés le 11 juillet par des hommes armés sur une route près d'Aba, dans l'État d'Abia situé dans le delta du Niger (sud).

La police avait lancé une vaste opération de ratissage de la région pour les retrouver.

Les ravisseurs avaient réclamé dans un premier temps le versement de 250 millions de nairas (1,66 millions de dollars) avant de revoir leurs exigences à la baisse à 30 millions (200 000 dollars).

Responsables politiques et défenseurs de la presse, dont Reporters sans frontières, avaient appelé à la libération immédiate des quatre hommes.

Wahab Oba, président du syndicat national des journalistes (NUJ) de Lagos, Adolphus Okonkwo, journaliste à Voice of Nigeria, Sylvester Okereke, journaliste pour le quotidien privé The Champion Newspapers, et Sola Oyeyipo, circulaient à bord d'un véhicule du NUJ après avoir pris part à une réunion syndicale à Uyo (capitale de l'État voisin d'Akwa Ibom).

Selon M. Orekeke, leur enlèvement a été une épreuve.

«On nous a trainés dans la brousse et on nous a bandé les yeux. Ca a été une expérience traumatisante.

Il a ajouté que les prisonniers n'avaient pas été battus mais que certains des journalistes avaient été légèrement blessés et avaient reçu des soins à Umuahia.

Les enlèvements contre rançons sont fréquents dans le delta du Niger où opèrent de nombreuses compagnies pétrolières internationales.

Visant dans un premier temps les employés locaux et expatriés de l'industrie pétrolière, ils touchent désormais aussi hommes politiques, dignitaires religieux et Nigérians de la classe moyenne.

Le dernier rapt de journalistes dans cette région pétrolifère remonte à mars. Les trois hommes - un Sud-Africain et deux Nigérians - avaient été remis en liberté au bout d'une semaine environ.