Au moins 12 personnes, essentiellement des civils, ont été tués et 19 blessés dimanche dans de nouveaux combats à Mogadiscio, ont indiqué des sources officielles et des témoins.

Les islamistes shebab proches d'Al-Qaïda ont attaqué plusieurs bâtiments abritant des troupes de l'armée somalienne et de leurs alliés de l'Amision, les forces burundaises et ougandaises de l'Union africaine, dans le nord de la capitale somalienne. Il y a eu échanges de tirs de mitraillettes et d'artillerie qui ont tué sept civils, selon un témoin.

«Des tirs d'artillerie ont touché une maison du district de Shibis et tué cinq personnes, dont trois de la même famille. 16 autres ont été blessées dans d'autres incidents dans le quartier», a indiqué ce témoin, Adan Muhidin.

La plupart des victimes étaient des civils bloqués dans la zone depuis la vague de combats qui a éclaté jeudi.

«Nous avons ramassé environ cinq corps, a indiqué un autre résident, Abdirahman Mustaf Hasan, en se référant apparemment aux mêmes victimes.

«J'ai vu deux civils pris entre deux feux près de Bondhere. L'un d'entre eux était une femme âgée qui a été tuée dans sa maison», a raconté un autre témoin, Aisha Mohamed Isa.

Plusieurs autres témoins ont confirmé ce bilan.

Un porte-parole des shebab, Sheikh Abdaziz Abu-Musab, a crié victoire après ces derniers combats dans la capitale.

«Nous avons attaqué les casernes des forces chrétiennes qui soutenaient les forces du gouvernement d'apostat ce matin. Nous les avons repoussées et avec la grace de Dieu nos forces l'ont emporté», a affirmé Abu-Musab à des journalistes.

Abdirisak Qeylow, un porte-parole du ministère somalien de l'Information a confirmé des affrontements mais démenti que les forces pro-gouvernementales aient été vaincues.

Dans le district sud de Hamarweyn à Mogadiscio, cinq personnes dont trois soldats somaliens ont été tués par l'explosion d'une bombe contre leur véhicule. «Un haut fonctionnaire du ministère des Finances était la cible de cet engin explosif qui a tué cinq personnes, dont plusieurs de ses gardes de sécurité», a déclaré le commissaire de police du district, Abdulahi Ibrahim Sahal.

«Le responsable officiel, cible de l'attaque, a échappé à la mort», a-t-il ajouté.

Les shebab, rattachés à Al-Qaïda, ont gagné du terrain récemment à Mogadiscio contre le gouvernement du président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier 2009, qu'ils veulent renverser.

Le gouvernement somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale, ne contrôle qu'une petite partie de la capitale et ne doit sa survie qu'à l'appui des 6.000 soldats burundais et ougandais de l'Amisom.

La Somalie, en guerre civile quasi-ininterrompue depuis 1991, célébrait jeudi le cinquantenaire de son indépendance.