Au moins 230 personnes, dont une soixantaine d'enfants, ont péri et plusieurs dizaines ont été brûlées vendredi soir à la suite de l'explosion d'un camion-citerne rempli d'essence, qui a mis le feu à un village, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

La catastrophe a tué «plus de 230 personnes», selon un nouveau bilan transmis samedi à l'AFP par le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Marcellin Cishambo.

Un précédent bilan de la Croix-Rouge congolaise faisait état de 220 mort et 214 blessés.

«Quand nous sommes arrivés à Sange (samedi) vers midi, nous étions à 230 morts. En notre présence, il y a eu trois autres corps qui ont été ajoutés. Donc nous sommes à plus de 230 morts et 105 blessés», a affirmé le gouverneur Cishambo, joint au téléphone depuis Kinshasa.

«Les morts étaient en majorité des téléspectateurs qui suivaient le match de la Coupe du monde entre le Brésil et les Pays-vas dans une salle de cinéma. Personne n'est sorti vivant de cette salle», a détaillé l'élu. 

Le drame s'est produit vers 18h00 (12h00 à Montréal) à Sange, gros bourg situé à 70 km au sud de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu (est), non loin de la frontière avec le Burundi, lorsqu'un camion-citerne en provenance de la Tanzanie s'est renversé dans le centre du village, selon le porte-parole du gouvernement provincial, Vincent Kabanga.

«Il y a eu alors une bousculade et à la suite de cette bousculade, l'écoulement du carburant aussi se déclarant, il y eu une explosion du fioul qui s'est propagée dans le village», a ajouté M. Kabanga, expliquant que les gens s'étaient précipités pour récupérer du carburant.

Près d'une vingtaine de maisons ont brûlé, selon la Croix-Rouge, qui a envoyé des équipes sur place.

«Les corps sont calcinés. C'est horrible, il y a encore un peu de flammes au-dessus du camion», a témoigné à l'AFP un agent de sécurité des Nations unies, arrivé samedi en fin de matinée sur les lieux du drame.

Selon un officier de la police congolaise, plusieurs dizaines de maisons du village, construites en grande majorité en terre et recouvertes de paille, ont brûlé à la suite de l'explosion.

L'accident du camion-citerne serait dû «à un excès de vitesse», a-t-il indiqué sous couvert d'anonymat, alors que la route passant à Sange est en bon état.

Les blessés étaient évacués dans les hôpitaux de Bukavu et d'Uvira, une localité située à une trentaine de km au sud de Sange.

«Actuellement c'est le deuil total à Sange», a ajouté le policier, «il y avait beaucoup d'enfants» au moment du drame.

«Les gens étaient en train de recueillir le carburant qui coulait» lorsque l'explosion s'est produite, a-t-il confirmé.

La Mission pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO) a mis à la disposition des secours trois hélicoptères MI 17 «pour procéder à des évacuations», et a également «activé» ses hôpitaux à Uvira et Bukavu, a précisé à l'AFP une source de l'ONU.

Des informations contradictoires ont circulé dans la matinée au sein même de la MONUSCO au sujet de la présence, parmi les victimes, de Casques bleus de l'ONU, qui disposent d'un détachement à Sange. Mais le porte-parole de la MONUSCO, Madnodje Mounoubai, a affirmé à l'AFP qu'aucun soldat onusien n'était décédé.

D'autres informations, non confirmées de sources officielles, faisaient état de la présence de militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) parmi les victimes du drame, dont l'un serait à l'origine de l'explosion causée par une cigarette.