Les bureaux de vote ont commencé à fermer progressivement dimanche en Guinée, à partir de 18h00 (14h00 HAE), après la première élection présidentielle libre depuis l'indépendance de 1958, un scrutin qui s'est déroulé apparemment sans incident.

La participation a été massive et l'AFP n'a pas eu connaissance de troubles ni de violences.

«On a fermé. Le dépouillement va bientôt commencer», a déclaré Abdoulaye Sylla, président d'un bureau de vote situé dans une école primaire du quartier Sandervalia, à Conakry. «Vraiment, les électeurs ont été très, très nombreux», a-t-il souligné.

Au total, 4,2 millions de Guinéens étaient appelés à choisir leur président parmi 23 hommes et une femme, tous des civils, après un demi-siècle de dictatures.

A la mi-journée, le président de la commission électorale nationale indépendante (Céni), Ben Sékou Sylla, avait assuré que le scrutin «se passait bien», en dépit de «quelques manques de matériels et autres».

«L'engouement fait que nous sommes obligés de multiplier le nombre d'isoloirs et le nombre d'urnes par deux, dans certains bureaux», avait-il assuré.

De son côté, l'ex-général putschiste Sékouba Konaté, qui préside depuis la transition en Guinée depuis décembre, s'est dit «fier» d'avoir tenu sa «parole» d'organiser une présidentielle, et a appelé «à l'unité et à la solidarité».

«En 50 ans, c'est la première fois que la Guinée va à des élections libres et transparentes», a relevé l'officier, après avoir voté.

A l'étranger, plus de 122 000 Guinéens devaient voter dans 17 pays.

A Dakar, de très longues files d'attente ont été signalées à l'extérieur du stade servant au vote des Guinéens du Sénégal.

Ce scrutin crucial avait lieu neuf mois après le massacre d'au moins 156 opposants par les forces de défense et de sécurité, dans un stade de Conakry.