Au moins 14 civils somaliens, dont cinq membres d'une même famille, ont été tués depuis samedi soir à Mogadiscio, à la suite d'une importante attaque des insurgés shebab en direction du palais présidentiel, a-t-on appris de sources concordantes.

Les insurgés shebab ont lancé samedi soir une offensive contre Villa Somalia (palais présidentiel), et sur plusieurs positions gouvernementales dans le nord de la capitale somalienne, dans les quartiers de Shibis et Bondhere.

Les combats à l'arme lourde - mortiers, batteries anti-aériennes et mitrailleuses - ont cessé quelques heures pendant la nuit, avant de reprendre violemment dimanche à l'aube, et se poursuivaient avec une moindre intensité dans la matinée, a constaté le correspondant de l'AFP.

«Nos combattants ont attaqué plusieurs zones contrôlées par les soldats du gouvernement apostat. Nous avons tué des dizaines d'ennemis et pris le contrôle de leurs baraquements pendant la nuit», a affirmé au cours d'une conférence de presse le porte-parole des shebab, cheikh Ali Mohamoud Rage.

Les combattants islamistes ont pu progresser en direction de la présidence par l'est, approchant notamment de «Kilomètre zéro», un carrefour stratégique menant au port de la capitale.

Des soldats de la force de la paix de l'Union africaine (Amisom) sont intervenus en appui aux forces pro-gouvernementales. Interrogé par l'AFP, le porte-parole de cette force, le major Ba-Hoku Barigye, a confirmé cette implication.

«Notre mandat est de protéger le gouvernement de transition, et nous avons des lignes rouges où nos forces sont en danger et sont obligées d'intervenir», a-t-il expliqué.

«Le nombre de civils tués dans les affrontements de la nuit est de onze, et il pourrait être encore plus élevé», a indiqué à l'AFP un responsable de la sécurité pour le TFG» (gouvernement de transition), Mohamed Ali Idle.

«Les affrontements étaient très violents à Bondhere et Shibis, beaucoup de gens sont morts, et j'ai vu cinq membres d'une même famille tués par un tir de mortier sur leur maison», a indiqué un habitant du quartier, Abdirahman Ise.

«Les insurgés ont également utilisé des mortiers pour attaquer plusieurs de nos positions dans le sud de Mogadiscio», a précisé le responsable du TFG.

Selon le chef du service des ambulances de la ville, Ali Muse, trois personnes ont été tuées et 25 blessées dans ces bombardements sur le sud de la capitale.

Ces combats se déroulent en l'absence du président Sheik Sharif Ahmed, qui participe depuis vendredi à Istanbul à une conférence internationale sur la Somalie, destinée à soutenir le TFG.

Le très fragile TFG a été créé en janvier 2009 et est depuis soutenu à bout de bras par la communauté internationale. Ce gouvernement n'est présent que dans une petite partie de Mogadiscio, avec l'appui de 6 000 soldats ougandais et burundais de l'Amisom déployés dans les zones stratégiques. La majorité de la ville est contrôlée par les insurgés islamistes.

Les belligérants s'affrontent presque quotidiennement dans Mogadiscio, capitale en ruines.