Seize civils au moins ont été tués et 52 blessés dimanche à Mogadiscio dans des combats d'artillerie consécutifs à une attaque des insurgés islamistes contre le Parlement somalien, a annoncé à l'AFP le chef des services d'ambulance de la capitale somalienne.

Les islamistes shebab ont déclenché les hostilités en ouvrant le feu en direction du Parlement somalien tout récemment reconstruit, dans lequel se tenait pour la première fois depuis 20 ans une session des parlementaires somaliens.

Les forces gouvernementales et celles de l'Amisom mandatées par l'Union africaine ont répliqué par des tirs d'artillerie et de mortiers sur le quartier du marché de Bakara, un des principaux fiefs des insurgés islamistes, au sud de Mogadiscio, selon des sources officielles et médicales.

«Plusieurs salves d'artillerie et de mortiers ont frappé le marché de Bakara, 16 civils ont été tués et 52 blessés», a déclaré à l'AFP Ali Muse, chef des services d'ambulance de Mogadiscio.

«Les terroristes ont tenté d'attaquer aujourd'hui le siège du Parlement mais les forces gouvernementales les ont défaits, et plusieurs de leurs combattants sont morts dans les combats», a affirmé pour sa part à l'AFP Ali Hassan, un responsable des services de sécurité gouvernementaux.

La session parlementaire a elle-même été très houleuse. Le président de la chambre, Sheik Adan Mohamed Nur, a affirmé devant la presse à l'issue des débats que «le gouvernement avait perdu la confiance des législateurs et qu'(il) avait demandé en conséquence au président de nommer un nouveau Premier ministre».

Environ 320 députés se sont alors réunis en dehors de l'enceinte parlementaire, dans un hôtel de la capitale, pour voter la destitution du président de la chambre et élire un président par interim en la personne du doyen de l'Assemblée.

La plupart des députés somaliens vivent à l'étranger, notamment au Kenya voisin, pour des raisons de sécurité et le Parlement se réunit très rarement.

La Somalie est plongée depuis 1991 dans une guerre civile qui a eu raison de la plupart des structures étatiques de ce pays dévasté de la Corne de l'Afrique, l'actuel gouvernement provisoire ne contrôlant que quelques quartiers de la capitale Mogadiscio.

-Avec AP