Le gouvernement congolais a annoncé vendredi qu'il souhaitait voir les soldats de l'ONU se retirer progressivement de la République démocratique du Congo (RDC) à partir du 30 juin prochain jusqu'à fin décembre 2011, et non août 2011 comme il le souhaitait jusqu'ici.

Cette annonce a été faite à l'issue d'un entretien à Kinshasa entre le Premier ministre et une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, arrivée le jour-même pour discuter de l'avenir de la Mission onusienne en RDC (Monuc), la plus importante force de maintien de la paix avec quelque 20 000 soldats.

«À propos du retrait de la Monuc, le gouvernement souhaite que cela se fasse de façon progressive dans les 18 mois à dater du 30 juin 2010 jusqu'au 31 décembre 2011», précise un communiqué des services du Premier ministre Adolpe Muzito.

Kinshasa souhaitait jusque-là voir la totalité des Casques bleus plier bagages d'ici au 31 août 2011 au plus tard, avec un premier départ de 2 000 soldats autour du 30 juin prochain, date à laquelle l'ex-Congo belge fêtera le cinquantenaire de son indépendance.

La majorité des membres du Conseil de sécurité avait jugé cette date -août 2011- prématurée.

Dans un rapport remis récemment au Conseil, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a indiqué qu'un retrait total de la Monuc serait lié à l'achèvement d'une série d'objectifs stratégiques.

Parmi ces objectifs figurent la protection des civils, y compris contre les violences sexuelles, l'augmentation du nombre de policiers formés et la réduction de la menace posée par des groupes armés comme les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et de la rébellion ougandaise de l'Armée de la résistance du seigneur (LRA), toujours actifs dans l'est.

Le communiqué du gouvernement évoque par ailleurs «un consensus» sur la «transformation» de la Monuc, dont le mandat actuel s'achève le 31 mai, d'une «mission de maintien de la paix à celui d'une mission chargée de la stabilisation et la consolidation de la paix».

La délégation du Conseil de Sécurité, emmenée par l'ambassadeur de France Gérard Araud, doit s'entretenir samedi avec le président Joseph Kabila à Inga, à 250 km au sud-ouest de Kinshasa, dans la province du Bas-Congo, où le chef de l'État est en déplacement.

Elle rencontrera aussi des ONG congolaises de défense des droits de l'Homme, avant de s'envoler samedi soir pour Paris.