Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dénoncé vendredi une augmentation des attaques et violences «d'une brutalité inimaginable» commises par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) en RDCongo, au Soudan et en République Centrafricaine (RCA).

«Le HCR est alarmé par les informations que nous recevons» indiquant «une hausse spectaculaire dans la fréquence et la brutalité des attaques de la LRÀ contre les civils en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan ces quatre derniers mois, et de plus en plus en RCA», a déclaré une porte-parole du HCR, Melissa Fleming.

«Il nous semble que cet horrible groupe meurtrier n'a qu'un seul ordre du jour, qui est de terroriser, violer et tuer avec une brutalité inimaginable», a-t-elle ajouté.

Entre le 20 mars et 6 mai, le HCR a comptabilisé au moins dix attaques de la LRÀ dans la province de Haut-Mbomou en RCA, causant la mort de 36 personnes tandis que plus de 10.000 autres ont dû abandonner leurs maisons.

En RDC, les violences se sont produites entre le 22 et le 26 février et ont causé la mort de plus de 100 personnes, selon l'organisation.

«Il y a des affirmations (selon lesquelles) la taille de la LRÀ a été réduite, mais il est clair que leur pouvoir de tuer n'a pas diminué, car ce que nous voyons, c'est une hausse dans la brutalité», a ajouté la porte-parole du HCR.

En mars, des experts qui s'étaient récemment rendus en RDC avaient présenté un rapport devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU dénonçant les «atrocités» commises par la LRÀ contre les femmes. «Dans certains cas», ces violences «pourraient constituer des crimes contre l'humanité», avaient estimé les experts.

«Des femmes et des filles ont été exécutées sommairement ou mutilées après avoir été victimes de viols collectifs. Certaines d'entre elles s'étaient fait introduire une arme à feu, du bois, du sable ou de la colle dans le corps», explique le rapport.

La rébellion de la LRA, réputée pour être une des plus brutales au monde, est active depuis 1988 dans le nord de l'Ouganda, mais depuis 2005, ses combattants se sont installés dans l'extrême nord-est de la RDC, ainsi qu'en Centrafrique et au Sud-Soudan.