Une centaine de civils ont été tués dans l'attaque en février d'un village du nord-est de la RD Congo par des rebelles ougandais de la LRA, a affirmé samedi soir à Kisangani (nord-est) le coordonnateur des affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes.

«J'ai entendu de nouvelles informations sur un massacre qui s'est fait en février à Kapanga, peut-être jusqu'à 100 personnes ont été tuées» par des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), a affirmé M. Holmes lors d'une conférence de presse à Kisangani, au deuxième jour de sa visite en RDC.

«Cela nous laisse dans une situation alarmante, on a eu plus de 300 000 déplacés et 2 400 enlèvements y compris de plus de 800 enfants. La population reste terrifiée», a-t-il ajouté, après une tournée un peu plus tôt dans la journée dans le district du Bas-Uélé, à 400 km au nord de Kisangani, chef-lieu de la province Orientale.

Le coordonnateur du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) n'a pas donné plus de précision sur ce massacre.

«Ce qu'il faut, c'est une solution à ce problème (de la LRA) et elle n'est pas humanitaire», a-t-il indiqué, appelant à une «combinaison» de solution «militaire et politique».

«Nous avons besoin d'une solution rapide à ce problème sinon les déplacements et les massacres vont continuer et s'empirer. Je tire cette conclusion après tout ce que j'ai vu et entendu» dans la journée, a insisté M. Holmes.

Selon lui, «la solution doit venir des gouvernements de la région» des Grands Lacs «mais aussi de la communauté internationale et du Conseil de sécurité» de l'ONU.

«Je vais essayer aussi faire un plaidoyer sur la nécessité d'une solution rapide pour mettre fin à ce fléau qui affecte les populations des Haut-Uélé et Bas-Uélé», a-t-il poursuivi.

Fin mars, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé les rebelles de la LRA, l'une des guérillas les plus brutales au monde, d'avoir massacré du 14 au 17 décembre 2009 au moins 321 civils et enlevé plus de 250 autres personnes, dont au moins 80 enfants, dans l'extrême nord-est de la RDC.

Ces rebelles, dont le chef Joseph Kony est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) avec ses deux principaux adjoints pour crime de guerre, étaient entre 25 et 40 lors de ce raid meurtrier.

Kinshasa avait dénoncé un bilan «exagéré», évoquant au plus 25 tués.