Le président soudanais Omar el-Béchir arrivait en tête vendredi d'un premier décompte provisoire des suffrages exprimés aux élections présidentielles et locales, au terme d'un scrutin de cinq jours entaché par des retards, des fraudes et le retrait des principaux candidats de l'opposition.

Selon un décompte provisoire de la Commission électorale nationale, la plupart des suffrages exprimés vont au président soudanais. Dans certains districts au Soudan et à l'étranger, Omar el-Béchir recueillerait entre 88% et 94% des suffrages au terme de ce décompte provisoire. Les résultats définitifs devraient être annoncés mardi.

La reconduction du président el-Béchir pour un nouveau quinquennat était largement attendue après que les deux principaux partis d'opposition aient renoncé à s'opposer à lui et ont retiré leurs candidats, les deux seuls rivaux sérieux contre lui.

Quelque 16 millions d'électeurs ont été appelés aux urnes jusqu'à mardi dans le pays, le plus vaste du continent africain, pour une série de consultations: outre le président, les Soudanais doivent élire le parlement national, des gouverneurs régionaux, ainsi que le parlement et le président du Sud-Soudan, région qui dispose d'un statut semi-autonome, en attendant un référendum d'autodétermination l'année prochaine.

Soixante-dix partis et candidats indépendants se sont présentés pour la première fois aux élections locales et parlementaires dans le pays.

Selon des observateurs internationaux et locaux, ainsi que des chefs de l'opposition, le scrutin a été largement contrôlé par le Parti du congrès national du président el-Béchir. Les observateurs locaux ont dit craindre que les résultats des élections n'alimentent des violences.

Un seul incident est venu perturber le scrutin jeudi, lorsque des soldats ont ouvert le feu et tué au moins cinq partisans du Parti du congrès national du président dans la province de Bahr al-Ghazal, située au sud du pays.

Le chef des observateurs de la Ligue arabe, Salah Halima, a quant à lui qualifié les élections de «modèle» de transparence et d'impartialité. Il a déclaré à l'agence de presse gouvernementale SUNA que le scrutin «s'est terminé avec succès et sans problème».

Quelque 800 observateurs internationaux étaient présents lors du scrutin, parmi lesquels une équipe menée par l'ancien président américain Jimmy Carter.