Le président égyptien Hosni Moubarak, 81 ans, subira samedi matin en Allemagne une ablation de la vésicule biliaire, a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi la télévision publique égyptienne.

Conformément à la constitution, M. Moubarak «a chargé par décret le Premier ministre Ahmad Nazif d'exercer toutes ses prérogatives» jusqu'à son retour au Caire, a indiqué la télévision.

«Le président Moubarak subira samedi matin une ablation de vésicule biliaire à l'hôpital universitaire de Heidelberg», a affirmé la télévision précisant qu'il «est accompagné de sa femme (Suzanne Moubarak) et des membres de sa famille».

La télévision égyptienne avait déjà annoncé jeudi que M. Moubarak «se rendra vendredi dans l'après-midi dans la ville allemande de Heidelberg pour subir quelques examens médicaux dans un centre médical, et ce pour un suivi à la suite de plaintes répétées de douleurs à la vésicule biliaire».

La santé du président Hosni Moubarak est un sujet très sensible en Egypte, qui donne régulièrement lieu à des rumeurs.

A l'été 2007, les spéculations avaient pris une telle ampleur que le chef de l'État, au pouvoir depuis 1981, s'était vu obligé de faire une apparition publique pour couper court aux rumeurs.

Le rédacteur en chef du quotidien indépendant Al-Dostour, Ibrahim Eissa, avait même été condamné à deux mois de prison ferme après avoir fait état de ces rumeurs, avant d'être gracié par le président Moubarak.

M. Moubarak achève l'an prochain son cinquième mandat de six ans. La presse désigne fréquemment son fils, Gamal Moubarak comme «l'héritier du pouvoir», mais le chef de l'État et son fils ont jusqu'ici gardé le flou sur leurs intentions.

À l'issue d'une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel jeudi à Berlin, le président égyptien a indiqué que l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei pouvait être candidat à l'élection présidentielle de 2011, tant qu'il «respecte la Constitution».

«S'il veut adhérer à un parti, il peut choisir celui qu'il veut. S'il veut être candidat pour ce parti (à l'élection présidentielle), qu'il le fasse. S'il veut se présenter comme candidat indépendant, qu'il le fasse», a-t-il déclaré.

«Il faut juste qu'il respecte la Constitution», a ajouté M. Moubarak soulignant que son pays n'avait «pas besoin d'un nouveau héros».

M. ElBaradei, 67 ans, appelle depuis son départ de l'AIEA fin novembre dernier à une démocratisation du régime égyptien.

Il a fait part ces derniers mois de sa volonté d'être candidat à la prochaine présidentielle si les entraves juridiques empêchant les indépendants de se présenter étaient levées.