L'ensemble du gouvernement d'union au Zimbabwe, y compris l'ancienne opposition, souhaite la levée des sanctions occidentales, a assuré mercredi le président Robert Mugabe au lendemain de la reconduction des mesures restrictives européennes.

«Nous sommes tous d'accord (au sein de la coalition): les sanctions doivent être levées», a déclaré le chef de l'État à la presse en marge d'une conférence sur le tourisme.

Robert Mugabe, 85 ans dont 29 passés au pouvoir, avait consenti il y a un an de former un gouvernement d'union avec son ancien rival Morgan Tsvangirai, devenu premier ministre, pour mettre un terme à la crise économique et politique dans laquelle s'embourbait le pays.

Le chef du gouvernement a plaidé auprès des Occidentaux pour une levée partielle de ces sanctions, qui reviennent à un boycott du président Mugabe et de son entourage.

L'Union européenne (UE) a estimé mardi que les progrès en matière de droits de l'homme n'étaient pas suffisants pour lever ces mesures, qu'elle a prolongées pour un an. Seules six personnes et neuf entités ont été retirées de la liste qui comprend une centaine de noms.

Robert Mugabe a assuré mercredi ne pas avoir été surpris par cette décision. «Nous connaissons leur attitude. Ils ne veulent pas que des personnes ou des pays, dans le monde en développement, fassent des avancées significatives», a-t-il dit.

«Cette attitude est encore plus prononcée envers le Zimbabwe. Ils envient nos ressources naturelles. Et il y a la question de la terre», a-t-il poursuivi. «Quand ils font tant de bruit c'est parce qu'ils ont perdu quelque chose qu'ils ont longtemps occupé illégalement.»

Les relations entre le président Mugabe et l'Occident se sont tendues après l'adoption d'une réforme agraire controversée en 2000, qui a conduit au départ dans la précipitation et la violence de 4000 fermiers blancs du Zimbabwe et à la désorganisation du secteur agricole.