La Chine, proche alliée du Soudan, a fait part de son inquiétude après la décision de réexaminer la demande de mandat d'arrêt pour génocide au Darfour contre le président soudanais Omar el-Béchir, susceptible, selon Pékin, de compliquer la situation.

«Nous ne souhaitons pas que ce genre de décision complique encore plus le règlement des problèmes du Darfour et de la paix entre le Nord et le Sud et constitue une ingérence, voire porte atteinte au climat de coopération entre toutes les parties», a déclaré vendredi soir dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ma Zhaoxu, soulignant que la situation au Soudan était «dans une phase cruciale, compliquée et sensible».

«Les parties concernées essaient de faire avancer les consultations de Doha, le Soudan prévoit des élections générales (en avril) et en janvier prochain il y a aura un référendum» sur l'avenir du Sud-Soudan, a ajouté le porte-parole.

M. Ma a souligné que la Chine a fait part de ses «graves inquiétudes» depuis le début de la plainte en 2008 contre le président soudanais, tout comme «certains pays arabes et africains en développement et des organisations régionales comme l'Union africaine ou la Ligue arabe».

La chambre d'appel de la CPI a ordonné mercredi aux juges de première instance de la Cour de La Haye de réexaminer leur décision de ne pas retenir le génocide dans leur mandat d'arrêt contre M. Béchir.

Ces juges ont émis le 4 mars 2009 un mandat d'arrêt contre le président soudanais pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, à l'ouest du Soudan, mais sans retenir l'accusation de génocide demandée par le procureur Luis Moreno-Ocampo, qui avait interjeté appel en juillet 2009.

La Chine est l'un des alliés essentiels du régime de Khartoum, à qui elle livre des armes et dont elle importe du pétrole.