Le Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEND), principal groupe d'insurrection du sud du Nigeria, a annoncé samedi la rupture du cessez-le-feu conclu en octobre avec le gouvernement.

Les autorités nigérianes avaient proposé une amnistie et des compensations financières aux rebelles qui déposeraient les armes, mais les combattants du MEND se plaignent que le gouvernement les traite «comme un conquérant traite un peuple vaincu».

Le mouvement ajoute que l'industrie pétrolière peut désormais s'attendre à des attaques «tous azimuts» sur ses installations. La stratégie du MEND repose en effet prioritairement sur ce genre d'attaques, qui prennent la forme de sabotages d'infrastructures comme les oléoducs, et d'enlèvements d'employés pour obtenir des rançons.

Le MEND recommande aux compagnies pétrolières de «cesser toutes leurs opérations», car il «détruira intégralement toute infrastructure» qu'il attaquera. «Les compagnies pétrolières sont responsables de la sécurité et de la santé de leur personnel, elles seront tenues pour coupables si leur personnel avait à souffrir», ajoute le communiqué du MEND, qui prévient qu'il ne fera «pas de quartiers».

Le MEND combat le gouvernement depuis 2006, avec pour principale revendication une meilleure répartition des richesses issues de l'exploitation du pétrole dans le delta du Niger.

Les troubles dans la région sont la cause d'une baisse de production pétrolière d'environ 1 million de barils par jour.

La trêve avait déjà été rompue par l'attaque ponctuelle d'un oléoduc le 19 décembre. Le MEND avait justifié son attaque par la longue absence du président nigérian Umaru Yar'Adua, négociateur de la trêve.

M. Yar'Adua, 58 ans, est en Arabie saoudite depuis le 23 novembre, pour y faire soigner une péricardite. Il n'a toujours pas confié ses pouvoirs au vice-président Goodluck Jonathan. Les rebelles craignent qu'un nouvel exécutif ne respecte pas les engagements pris par M. Yar'Adua.