Une campagne de vaccination dans les pays les plus pauvres contre les rotavirus, responsables de graves diarrhées chez les enfants en bas âge, pourrait éviter plusieurs centaines de milliers de décès pédiatriques annuellement dans le monde, surtout en Afrique, selon deux études.

Les résultats de ces travaux parus dans la revue médicale américaine The New England Journal of Medicine datée du 28 janvier, montrent que ces vaccins réduisent la mortalité de 61% en Afrique et de 35% au Mexique chez les moins de cinq ans.

Les rotavirus sont la principale cause de diarrhée grave qui tue chaque année plus de 500.000 enfants de moins de cinq ans, dont près de la moitié en Afrique.

«Le vaccin contre les rotavirus devrait être dispensé immédiatement dans les zones à très forte mortalité et être utilisé pour dynamiser les programmes de contrôle de la diarrhée», écrit le Dr Mathuram Santosham, professeur de pédiatrie à la faculté de médecine de l'Université Johns Hopkins à Baltimore (Maryland, est), dans un éditorial accompagnant les deux études.

Le vaccin anti-rotavirus, appelé Rotarix, développé par le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) a été utilisé pour l'essai clinique de phase 3 au Malawi et en Afrique du Sud sur plus de 4 000 enfants en très bas âge.

Les bébés à qui ce vaccin a été administré par voie orale ont été seulement 1,9% à développer une diarrhée, comparativement à 5% chez ceux traités avec un placebo, soit un taux d'efficacité de 61%, précise la première étude.

Au Mexique, le vaccin anti-rotavirus, appelé RotaTeq, mis au point par la firme pharmaceutique américaine Merck, est utilisé depuis 2006. Il a permis une réduction de 35% des décès chez les enfants de cinq ans et moins et de plus de 65% des décès chez les enfants de deux ans et moins, soulignent l'ONG PATH et l'Alliance mondiale pour les vaccinations et l'immunisation (Gavi), fondée par le milliardaire américain Bill Gates et financée par des donations publiques et privées.

L'essai clinique en Afrique a été coordonné et co-financé par un partenariat entre GlaxoSmithKline et le «Rotavirus Vaccine Trials Partnership», un partenariat entre PATH, l'Organisation mondiale de la santé et les Centres fédéraux de prévention et de contrôle des maladies.