Depuis son exil du Burkina Faso, le capitaine Moussa «Dadis» Camara a appelé dimanche au calme et à la réconciliation, après avoir accepté de céder les commandes à l'issue d'une année tumultueuse qui s'est conclue sur une tentative d'assassinat contre lui.

Camara est apparu fragile dimanche au palais présidentiel de Ouagadougou, en compagnie du nouveau dirigeant intérimaire de Guinée, le général Sékouba Konaté, qui devrait rendre le pouvoir aux civils avec une élection présidentielle dans les six mois.

Sa déclaration, la première en public depuis qu'il a été blessé par balle début décembre par son aide de camp, vise à sceller officiellement l'accord passé vendredi avec Konaté.

Il a appelé les Guinéens à «apporter le soutien nécessaire» à ce dernier. «Je vous demande de regagner vos domiciles et de vaquer à vos occupations dans le calme car des personnes mal intentionnées pourraient profiter de ces regroupements pour commettre des exactions et nous en faire ainsi porter la responsabilité», a-t-il ajouté.

Camara lisait lentement un texte écrit à l'avance, parlant d'une voix faible et s'interrompant fréquemment pour tousser, le côté droit de sa tête montrant la cicatrice laissée par la tentative d'assassinat.

Il a aussi expliqué que sa santé s'améliorait: «ma vie est hors de danger, mais pour consolider cet état, j'ai besoin de repos», a-t-il déclaré.

Selon un diplomate à la retraite proche de la junte, Camara et Konaté ont passé toute la nuit de samedi à dimanche à débattre de l'opportunité de cette déclaration à la nation. Il a ajouté que l'entourage de Camara rechignait à l'idée, en raison de ses difficultés d'élocution et de sa blessure qui le fait sembler vulnérable.

Camara a également précisé avoir accepté, sans que cela lui soit imposé, l'accord du vendredi 15 janvier cédant les commandes à Konaté pour une phase de transition avant le retour du pouvoir aux civils.