Une enquête, ordonnée par le ministre ivoirien de l'Intérieur, sur des soupçons de «fraude» visant la commission électorale dans le traitement de la liste électorale provisoire, s'est ouverte vendredi, a-t-on appris de source judiciaire.

«Nous avons reçu la lettre du ministre» Désiré Tagro saisissant le parquet, a déclaré à l'AFP le procureur d'Abidjan, Raymond Tchimou.

«J'ai saisi vendredi à mon tour le directeur de la police criminelle afin d'ouvrir l'enquête et de donner les résultats dans quelques jours», a-t-il ajouté.

«C'est une enquête de renseignement judiciaire pour éclairer le gouvernement sur des faits qui ont été portés à sa connaissance», a expliqué le procureur, excluant «toute arrestation de qui que ce soit, surtout des membres de la CEI».

Le ministre de l'Intérieur avait annoncé jeudi soir avoir ordonné cette enquête.

Une vive controverse agite la classe politique depuis que le président Laurent Gbagbo a accusé le 9 janvier la CEI d'avoir créé en dehors des procédures normales un fichier de «429 000 personnes à intégrer d'office à la liste électorale définitive» en vue du scrutin présidentiel, reporté depuis 2005 et officiellement prévu pour fin février-début mars.

Le chef de la CEI, Robert Beugré Mambé, s'est défendu vendredi de toute fraude et a exclu de donner sa démission, réclamée par les partisans de M. Gbagbo.