Les besoins en secours des 107 000 ressortissants de République démocratique du Congo (RDC), réfugiés au nord du Congo pour fuir des violences intercommunautaires, sont «énormes», a déclaré samedi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

«Les besoins sont énormes. On va lancer très bientôt un appel international. On a besoin de fonds, de logistique, de nourriture», a déclaré à des journalistes le représentant du HCR au Congo, Stephan Grieb.

«Il y a beaucoup de réfugiés, 107 000 à l'heure actuelle», a-t-il précisé, alors qu'un précédent décompte publié mi-décembre faisait état de 84 000 personnes réfugiées.

«Le flot (de réfugiés) se ralentit», a cependant souligné M. Grieb. Si «en fin d'année, on entendait encore des coups de canon, d'armes lourdes le long du fleuve Oubangui» qui marque la frontière entre le Congo et la RDC, la situation est maintenant «calme».

Les réfugiés, éparpillés dans la région de la Likouala sur 500 km le long des rives de l'Oubangui, ont fui des affrontements intercommunautaires qui ont secoué entre octobre et décembre le nord-ouest de la RDC. Fin décembre, des renforts militaires envoyés par Kinshasa ont repris le contrôle et rétabli le calme dans la région.

Selon des chiffres officiels, les violences ont fait au moins 270 morts, dont 187 civils, et plus de 150 000 déplacés à l'intérieur de la RDC et au Congo. Selon le HCR, 15 000 personnes ont aussi fui vers la Centrafrique.

Mi-décembre, l'agence onusienne avait fait part de ses difficultés à venir en aide aux réfugiés, pour la plupart accessibles seulement par voie fluviale, installés dans des conditions très précaires et menacés notamment de contracter la malaria et des maladies respiratoires ou diarrhéiques.

«L'atout pour nous, c'est l'hospitalité des gens du Congo qui reçoivent les réfugiés à bras ouverts. Cela nous aide énormément et a contribué à éviter une catastrophe majeure jusqu'à maintenant», a expliqué M. Grieb.

En visite officielle samedi à Brazzaville, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré après un entretien avec son homologue congolais Basile Ikouébé: «Il y a un avion qui vient la semaine prochaine (à Brazzaville)». «Il devrait transporter peut-être lors d'un, deux ou trois voyages, des embarcations rapides et des jeeps» qui permettront de porter secours aux réfugiés, a-t-il précisé.

Samedi matin, une source proche de M. Kouchner avait indiqué que Paris envisageait l'utilisation d'un avion Transall de sa base militaire de Libreville (Gabon) pour transporter vers l'aéroport d'Impfondo, dans la Likouala, des bateaux hors-bord, nécessaires pour faire le recensement exact des réfugiés.

L'avion cargo, d'une capacité de 12 tonnes, pourrait aussi servir pour acheminer l'aide humanitaire, les besoins immédiats étant estimés à 100 tonnes, avait précisé cette source.