Le gouvernement du Burundi vient de demander formellement le remplacement du représentant de l'ONU au Burundi, Youssef Mahmoud, accusé d'être proche de l'opposition, a appris vendredi l'AFP de sources concordantes.

«Le gouvernement a adressé une note officielle au secrétaire général de l'ONU pour lui demander de rappeler son représentant Youssef Mahmoud», a annoncé à l'AFP un haut responsable onusien, sous couvert d'anonymat.

L'information a été confirmée par une source gouvernementale burundaise.

Le gouvernement a formulé cette demande après un entretien jeudi entre M. Mahmoud et le chef de la diplomatie burundaise, Augustin Nsanze, selon la source onusienne.

Le représentant de l'ONU avait alors demandé «des éclaircissements» du ministre sur sa déclaration au Conseil de sécurité à New York le 10 décembre au cours de laquelle il avait menacé de «solliciter son remplacement», a précisé cette source.

M. Nsanze reprochait notamment au représentant de l'ONU à Bujumbura, également patron du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (Binub), «de vouloir incriminer le parti au pouvoir (...) et de se substituer aux autorités» dans l'organisation des élections générales de 2010, précise un rapport onusien parvenu à l'AFP vendredi.

«Le pouvoir reproche à M. Mahmoud d'être proche de l'opposition, d'avoir produit un rapport très noir sur le Burundi, notamment sur la question d'une milice du parti au pouvoir et sur les élections (...)», selon la source diplomatique onusienne.

En août 2006, Bujumbura avait demandé le rappel du prédécesseur de M. Mahmoud, Nourreldine Satti, accusé d'être proche de l'opposition, quelques mois après avoir fait de même avec Carolyn Mc Askie, ancienne n°1 de l'Opération de l'ONU au Burundi (Onub).