Les élections présidentielles et législatives en Namibie, étalées sur deux jours, ont pris fin samedi soir, le parti au pouvoir l'Organisation des peuples du sud-ouest africain (Swapo) étant donné grand favori face à une formation dissidente qui a dénoncé des irrégularités.

«Tous les bureaux de vote ont fermé à l'exception de quelques-uns où les électeurs attendaient toujours de voter», a déclaré à l'AFP un responsable de la Commission électorale de Namibie (ECN) Theo Mujoro.

Les premiers résultats de ces quatrièmes élections générales depuis l'indépendance du pays en 1990 étaient attendus dimanche midi.

Environ 1,1 million d'habitants étaient appelés aux urnes vendredi et samedi pour choisir leur président parmi 12 candidats et élire leurs 72 députés.

Le chef de l'État Hifikepunye Pohamba semblait assuré de la victoire face à son principal adversaire, l'ancien ministre des Affaires étrangères Hidipo Hamutenya, qui entendait positionner le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), dissident de la Swapo, comme principale formation d'opposition.

Quatre partis d'opposition, dont le RDP, ont dénoncé samedi soir des irrégularités lors de ce scrutin.

On a constaté «dans plusieurs bureaux de vote que l'encre soit-disant indélébile sur le doigt des électeurs pouvait s'effacer, un bureau de vote mobile dans la région du nord, Ohangwena, n'a pas mis sur les bulletins le tampon officiel de la Commission électorale de Namibie, ce qui les rend inutilisables», a déclaré la presse le secrétaire général du RDP Jesaya Nyamu.

«Nous en avons informé la ECN mais aucune action n'a été prise», a poursuivi M. Nyamu, aux côtés de représentants des trois autres partis.

Libolly Haufiku du RDP a également signalé un problème avec la liste électorale. Sur les CD-ROM remis aux partis politiques par la commission, le nombre d'électeurs varie de 822 344 à 1,16 million, «ce qui est inquiétant», a-t-il affirmé.

Les opérations de vote ont été marquées par quelques retards et deux assesseurs ont été surpris vendredi en train de bourrer les urnes.

Samedi, la commission électorale a suspendu le statut d'observateur d'une organisation, la Société nationale des droits de l'Homme (NSHR), qui selon elle «ne s'est pas conformée aux directives des observateurs pour les élections».

Cette organisation namibienne, qui avait notamment déclaré que certains électeurs inscrits sur les listes étaient en réalité décédés, s'était déjà vue suspendre cette semaine son statut d'observateur mais un tribunal avait finalement annulé cette décision.

La Swapo, ancien mouvement d'indépendance, a remporté tous les scrutins depuis l'indépendance de cette ex-colonie allemande placée sous tutelle sud-africaine jusqu'en 1990 et obtenu les trois-quarts des suffrages en 2004.