Des pirates somaliens ont attaquée un navire de guerre norvégien ainsi qu'un thônier français.

Un navire de guerre norvégien qui contrôlait des bateaux de pêche au large des côtes somaliennes a essuyé une fusillade dimanche matin, selon un officier de l'Union navale européenne à Bruxelles.

Selon des responsables somaliens sur place, l'incident a fait deux morts, un Somalien et un Yéménite, ainsi que trois blessés.

Les marins norvégiens, dont aucun n'a été blessé, ont été attaqués dans la nuit, tôt dimanche, par une embarcation qui avait entre cinq et sept hommes armés à bord.

«Il ne s'agissait pas de pêcheurs innocents, ils étaient armés de mitrailleuses lourdes et de Kalashnikovs et c'étaient clairement des combattants», a indiqué le commandant John Harbour, de l'opération Atalante de la Force de lutte anti-piraterie européenne dans le Golf d'Aden.

Les marins norvégiens venaient de contrôler trois bateaux de pêche sans incident, mais «quand ils se sont approchés du quatrième, ils se sont fait tirer dessus», a raconté le commandant Harbour.

Les marins norvégiens ont alors «répliqué aux tirs en légitime défense», ajoutant «n'être pas informé de morts ou de blessés».

Le bâtiment norvégien, le Fridjof Nansen, a été attaqué à 12 miles nautiques à l'est du port somalien d'Alula, selon un porte-parole européen.

Après avoir riposté, il s'est éloigné, sa mission principale étant d'escorter un cargo affrêté par le Programme mondial contre la faim.

Dimanche matin, deux responsables somaliens, le gouverneur de la province de Bari (Puntland) Muse Gele Farole et le responsable adjoint des forces de sécurité d'Alula, Said Murse, avaient évoqué, sur la foi de témoignages de locaux, un bâtiment «français». Mais interrogé par l'AFP, l'état-major français à Paris a affirmé n'avoir aucune information sur un tel incident.

Un thonier français également attaqué

Un thonier breton de l'armement CMB de Concarneau (ouest) a été l'objet d'une attaque de pirates au large des côtes somaliennes samedi, la seconde pour cet armement en moins d'une semaine, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

Selon l'état-major des armées à Paris, l'attaque de l'Avel Vad s'est produite samedi à 07H30 GMT (08H30 heure de Paris) à mi-chemin entre les côtes somaliennes et des Seychelles. Soit «à 350 nautiques (650 km) de la Somalie», a précisé à l'AFP une source syndicale proche des thoniers.

Le bateau de 67 mètres naviguait en binôme avec un autre thonier, le Trévignon, lorsqu'ils ont repéré un bateau-mère de pirates somaliens, selon cette même source.

Au moins une embarcation rapide s'est dirigé vers l'Avel Vad avec «une attitude agressive», selon l'état-major. Les militaires embarqués à bord du thonier ont alors tiré des artifices puis des coups de sommations qui ont fait fuir les pirates. Ces derniers n'ont pas été retrouvés.

Mardi, des pirates somaliens avaient déjà attaqué un thonier de l'armement CMB, le Cap Saint Vincent, «en plein milieu de journée», contrairement à leur habitude de s'approcher au lever ou au coucher du soleil, avait indiqué son président Jean-Yves Labbé.

Les militaires français embarqués à bord avaient alors tiré sur les pirates pour les éloigner. Ceux-ci avaient finalement été capturés par une frégate allemande après avoir été pris en chasse par l'hélicoptère d'une frégate espagnole.

«Ce qui devient assez pesant, c'est le nombre d'équipes de pirates en activité, assez impressionnant», avait alors déploré l'armateur, qui n'était pas joignable dimanche pour confirmer la nouvelle attaque.

«Nous avons récupéré les blessés et les cadavres ce (dimanche) matin et nous sommes en train d'enterrer le Somalien. Des Yéménites sont venus, il y a quelques heures, prendre le corps du marin yéménite pour le rapatrier», a précisé à l'AFP Said Murse, interrogé depuis un village situé à 20 km du lieu de l'incident.

Les pirates somaliens, qui lancent des attaques quasi quotidiennes dans la région des îles Seychelles depuis la fin de la mousson, retiennent actuellement neuf navires et près de 200 personnes.