Le conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a décidé jeudi d'imposer des sanctions à la junte au pouvoir en Guinée, selon un communiqué de l'organisation panafricaine réunie à Abuja.

Le conseil a décidé «de prendre toutes les mesures nécessaires à la mise en place de sanctions ciblées (...) à l'encontre du président, des membres du CNDD», le Conseil national pour la démocratie et le développement (junte), selon un communiqué lu à l'issue d'une réunion dans la capitale nigériane.

Ces sanctions, sous la forme de «refus de délivrer des visas, de restrictions de voyages et de gel d'avoirs», seront aussi imposées «aux membres du gouvernement et toute autre personne, civile ou militaire, dont les activités sont destinées à maintenir le statu quo inconstitutionnel en Guinée», selon le texte dont l'AFP a obtenu une copie.

La junte en Guinée est arrivée au pouvoir par un coup d'État le 23 décembre 2008.

L'UA, qui maintient la pression pour la faire partir, avait fixé un ultimatum - qui a expiré mi-octobre - à ses membres, notamment à son chef le capitaine Moussa Dadis Camara, pour qu'ils s'engagent par écrit à ne pas se présenter à la présidentielle prévue en janvier, comme ils l'avaient promis initialement.

Mais le capitaine putschiste a demandé que la question de sa candidature à la présidentielle soit inscrite dans les discussions menées sous la médiation du président burkinabè, Blaise Compaoré.

La junte a été unanimement condamnée après la répression sanglante d'une manifestation pacifique de l'opposition le 28 septembre à Conakry. La junte affirme que 56 civils ont été tués, l'ONU évoque plus de 150 morts.

Le conseil de paix et de sécurité de l'UA, actuellement présidé par le Nigeria, était réuni jeudi pour examiner un rapport clé sur le Darfour (province de l'ouest du Soudan en guerre civile), mais la Guinée était aussi à l'ordre du jour de la réunion de chefs d'État et de gouvernement.

Mohamed Ibn Chambas, président de la Commission de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a indiqué à l'issue de la session que les sanctions étaient entrées en vigueur et qu'une liste des personnes concernées était en cours d'élaboration.

«Les sanctions sont en vigueur mais la liste doit être finalisée», a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant qu'elle serait «mise en circulation d'ici une semaine».=