Le Soudan «rejette» la nouvelle politique des États-Unis à son égard mais reconnaît l'importance de ses relations avec ce pays, a affirmé ce week-end un conseiller du président soudanais Omar el-Béchir.

«Nous rejetons catégoriquement la stratégie américaine dans sa forme actuelle», a déclaré Mustafa Osmane Ismaïl, un des conseillers du président Béchir, cité samedi dans la presse locale.

Washington a révélé lundi les grandes lignes d'une politique «d'incitations» et de «pressions» à l'égard du Soudan, dont les relations avec les États-Unis et l'Occident en général sont pour le moins tendues.

La nouvelle politique américaine propose un dialogue avec les autorités soudanaises sur des sujets cruciaux tout en restant ferme sur la question du Darfour, région de l'ouest soudanais en proie depuis 2003 à un conflit civil qualifié de «génocide» par l'administration Obama.

M. Osmane Ismaïl a qualifié de «grand mensonge» l'usage du terme génocide pour décrire le conflit au Darfour.

«Nous pensions que l'administration Obama serait plus attentive à la crédibilité des États-Unis, mais elle a pris la même direction (que l'administration Bush concernant le Darfour) en réitérant des accusations démenties par la communauté internationale. Celle-ci a assuré qu'il n'y avait pas de génocide au Darfour», a-t-il déclaré.

Mais «nos relations avec les États-Unis sont indubitablement importantes», a-t-il ajouté, tout en affirmant que le Soudan n'abandonnerait pas les «trois principes régissant (ses) relations extérieures, à savoir le respect mutuel, les intérêts partagés et la non ingérence dans les affaires intérieures».

En début de semaine, un autre conseiller présidentiel, Ghazi Salaheddine, avait estimé que la nouvelle politique américaine comportait des «points positifs», jugeant néanmoins «malencontreux» l'usage du terme génocide.

Le Soudan souhaite entre autres la levée des sanctions économiques américaines imposées en 1997 par l'administration Clinton et renforcées dix ans plus tard par le président George W. Bush.

Le conflit au Darfour a fait 300 000 morts selon les estimations de l'ONU -10 000 d'après Khartoum- et 2,7 millions de déplacés.