Trois employés expatriés de l'organisation humanitaire Action contre la faim (ACF) retenus en otage depuis juillet en Somalie ont été libérés samedi, a-t-on appris auprès de sources humanitaires et de responsables somaliens.

Les trois ex-otages, un Américain, un Zimbabwéen et un Pakistanais selon ces sources, avaient été kidnappés en juillet dans une localité kényane frontalière de la Somalie. Ils ont pris samedi un avion depuis la localité somalienne de Luq, à destination a priori de la capitale kenyane Nairobi.

«Un petit avion a emmené les otages depuis l'aéroport de Luq après leur libération par leurs ravisseurs», a témoigné auprès de l'AFP Sheikh Ali Hussein, un commandant du mouvement islamiste insurgé Hezb al-Islam responsable de la région de Gedo où se trouve cet aéroport.

Le Hezb al-Islam, qui contrôle cette zone, a autorisé le départ des otages mais il n'était en rien impliqué dans leur kidnapping, a précisé ce responsable, qui a ajouté «avoir eu des informations selon lesquelles une rançon a été payée».

Selon un ancien de la région de Luq s'exprimant sous couvert de l'anonymat, une rançon de 2,5 millions de dollars a été versée pour la libération des trois humanitaires.

À Paris, ACF a confirmé la libération des trois employés, mais a refusé de préciser leur nationalité.

Les trois humanitaires avaient été enlevés dans la nuit du 17 au 18 juillet dans leur bureau à Mandera (800 km au nord-est de Nairobi), ville située à la frontière avec la Somalie, lors d'une attaque à main armée au cours de laquelle un gardien de nuit avait été blessé. Les auteurs de l'attaque avaient ensuite emmené les trois employés de l'autre côté de la frontière, côté somalien.

Quatre autres membres d'ACF, deux Françaises, un Belge et un Bulgare, avaient été libérés en août, après être restés neuf mois otages. Ils avaient été capturés à la frontière avec l'Ethiopie.

ACF est présent en Somalie depuis 1992. Ce pays est livré au chaos depuis le début d'une guerre civile en 1991, avec multiplication d'enlèvements d'étrangers et de membres d'organisations humanitaires.

Un agent français, relevant du ministère de la Défense et en mission auprès des autorités somaliennes reconnues internationalement, est toujours détenu par des insurgés islamistes shebab. Un collègue enlevé en même temps que lui le 14 juillet à Mogadiscio a retrouvé sa liberté en août en échappant, a-t-il dit, à ses geôliers.