Des manifestations d'autochtones contre le gouvernement de Rafael Correa mercredi en Equateur se sont soldées par au moins deux morts selon les manifestants et 29 policiers blessés selon le gouvernement, dans la province de Morona Santiago (sud-est).

Selon la principale organisation autochtone, la Confédération des nationalités indigènes (Conaie) les affrontements entre policiers et manifestants, qui avaient bloqué une route de cette province, ont débouché sur la mort de deux d'entre eux, de l'ethnie Shuar. Le gouvernement n'a pas confirmé cette version. «Nous pouvons confirmer qu'il y a 29 policiers blessés et probablement un civil mort», a déclaré le ministre des Affaires parlementaires et de la sécurité Gustavo Jalkh.

Les autorités enquêtent sur ces faits pour «identifier et sanctionner les responsables des incidents violents qui se sont produits», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

M. Jalkh a en outre assuré que la police avait du faire «usage de la force afin de dégager les voies d'accès à la ville de Macas», capitale de cette province.

«Le dialogue a été recherché afin que la manifestation soit suspendue ou qu'elle ait lieu de manière pacifique mais cet objectif n'a pu être atteint».

Lundi, plusieurs centaines de personnes avaient déjà bloqué avec des pierres, des troncs d'arbres et des pneus incendiés plusieurs voies de la route entre Quito et la Colombie, à l'appel de la Conaie, ex-alliée de M. Correa, qui affronte avec ce mouvement la première fronde sociale de son second mandat.

Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers, faisant quelques  blessés légers.

Mardi, l'organisation avait toutefois suspendu son mouvement de protestation contre un projet gouvernemental visant, selon elle, à privatiser des réserves d'eau proches de communautés autochtones au profit de multinationales minières, en annonçant qu'elle acceptait de «dialoguer avec l'exécutif».