Sept membres présumés d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) ont été arrêtés par l'armée dans le désert mauritanien près des frontières malienne et algérienne, a affirmé lundi à l'AFP un haut responsable des services de sécurité mauritaniens.

«Les hommes étaient armés, ils sont au nombre de sept et circulaient à bord de véhicules dont un camion utilisé par les terroristes de l'Aqmi», a déclaré un haut responsable des services de sécurité, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. Ils ont été arrêtés «la semaine dernière», a-t-il ajouté.

Selon ce haut responsable, le groupe circulait dans le désert mauritanien, près de la localité de Lemgheity, qui avait été la cible en juin 2005 d'une attaque du GSPC algérien (groupe salafiste pour la prédication et le combat, devenu Aqmi en 2007) faisant 15 morts parmi les militaires mauritaniens.

Les hommes armés ont été «encerclés et ont fini par se rendre à l'armée qui suivait leurs mouvements dans le cadre de sa surveillance de cette zone, véritable repère de terroristes et de trafiquants», a affirmé la même source.

«Nous sommes sûrs qu'ils appartiennent à l'Aqmi et nous continuons de les interroger», a-t-elle encore affirmé.

Mais dans le nord du Mali, des proches des personnes arrêtées ont affirmé qu'il s'agissait de «civils» et non de combattants islamistes.

«Ce sont nos parents, des bérabiches (Arabes de Tombouctou). Ils ont été arrêtés en territoire malien, à l'ouest de Taoudénit. Ils allaient dépanner un camion qui est tombé en panne», a assuré à l'AFP, M. Dina Ould Daya, conseiller municipal dans la région de Tombouctou, notable, et parent des personnes arrêtées.

«Ils ont été arrêtés vendredi dernier à 10h00. Parmi eux, il y a avait Elly Ould Natmo, le mécanicien-chef, quatre apprentis, un jeune de seize ans, et un sourd-muet», a poursuivi la même source.

«Ce sont nos parents. Je reconnais qu'ils avaient quelques armes, parce qu'ici dans le désert, quand on va loin, on prend une arme, parce qu'on ne sait jamais», a affirmé de son côté, Sidi Mohamed Oudl Amed, un autre parent des personnes arrêtées.

Selon la même source, le camion que le groupe allait dépanner, appartient à un richissime commerçant de la région de Tombouctou, Sidi Mohamed Ould Taleb .

Le désert du Sahara, difficilement contrôlable par les Etats, est une zone de repli pour les cellules jihadistes, notamment dans le nord du Mali et dans l'est de la Mauritanie.

Depuis deux ans, la Mauritanie est la cible d'attaques de la mouvance d'Aqmi.

La branche maghrébine d'Al-Qaeda a revendiqué l'attentat suicide perpétré le 8 août près de l'ambassade de France à Nouakchott. Un jeune Mauritanien s'était tué en faisant exploser la charge qu'il transportait, blessant légèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne.

Selon le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE), l'organisation terroriste avait présenté l'attaque comme une riposte aux agressions des «Croisés» et des dirigeants mauritaniens contre l'islam et les musulmans.

Le 23 juin, un Américain résidant en Mauritanie avait été tué de trois balles dans la tête, en plein jour, dans un quartier populaire de la capitale. Cet assassinat a été revendiqué par l'Aqmi et plusieurs auteurs présumés de ce meurtre ont récemment été inculpés et écroués.