Le gouvernement du Burundi a décrété vendredi un deuil national de cinq jours, au lendemain de l'attentat suicide meurtrier à Mogadiscio contre la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom), réaffirmant sa détermination à «soutenir la paix» dans ce pays.

Le gouvernement vient de déclarer un deuil national de cinq jours à partir de vendredi, au cours duquel les couleurs nationales seront mises en berne, indique un communiqué officiel transmis à l'AFP à Bujumbura. Au moins 17 soldats de l'Amisom, dont douze Burundais, ont été tués dans le double attentat-suicide à la voiture piégée qui a visé le quartier général de la force de paix dans l'enceinte de l'aéroport de Mogadiscio, selon un nouveau bilan établi vendredi par l'armée burundaise.

Le numéro deux de l'Amisom, le général burundais Juvénal Niyonguruza, et un autre officier supérieur burundais, le commandant du 34e bataillon et lieutenant-colonel Ndayisenga, figurent parmi les victimes.

Quatre soldats ougandais ont été tués, tandis que le commandant en chef de l'Amisom, le général ougandais Nathan Mugisha, a été légèrement blessé.

Revendiquée par les islamistes insurgés shebab, l'attaque est la plus meurtrière enregistrée par la force de paix depuis son arrivée en mars 2007 dans la capitale somalienne.

Selon le dernier bilan rendu public par les autorités, 21 personnes, dont 17 soldats de la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom), ont péri jeudi à Mogadiscio dans le double attentat à la voiture piégée revendiqué par les islamistes shebab, a annoncé vendredi un représentant de l'UA.

«21 personnes ont été tuées: 4 Somaliens, 5 Ougandais et 12 Burundais», a déclaré à la presse à Nairobi le représentant de l'UÀ en Somalie, le Burundais Nicolas Bwakira.

L'attaque a fait au moins 40 blessés, «dont 29 ont été évacués par avion vers Nairobi», a précisé M. Bakwira.

Le numéro deux de l'Amisom, le général burundais Juvénal Niyonguruza, ainsi qu'un autre officier supérieur burundais, lieutenant-colonel et commandant de bataillon, figurent parmi les tués.

L'attaque, perpétrée au coeur même du quartier général de l'Amisom sur l'aéroport de Mogadiscio, et revendiquée par les shebab, est la plus meurtrière enregistrée par la force de paix depuis son arrivée en mars 2007 dans la capitale somalienne.

«Cela ne changera rien à notre détermination», a déclaré le représentant de l'UA.

«Nous appelons la communauté internationale à faire plus (pour l'Amisom). Nous avons besoin d'un plus grand soutien financier, humain, technique et dans le domaine de la sécurité», a-t-il souligné. «Nous ne voulons pas que des mots, nous voulons un soutien tangible et concret».

Les kamikazes ont utilisé deux véhicules de l'ONU, l'un a visé le QG de l'Amisom, l'autre le bureau de Dyncorp (société américaine de sécurité privée), a confirmé M. Bakwira

La double attaque a eu lieu à la fin d'une rencontre entre l'état-major de l'Amisom et une délégation du TFG (gouvernement de transition). Après les explosions, les insurgés ont lancé une attaque au mortier pour maximiser le nombre de victimes, selon le représentant de l'UA.

«Nous savons que le groupe (shebab) est en train de préparer de nouvelles attaques en utilisant des véhicules de l'ONU qu'ils avaient pillés», a déclaré de son côté le vice-ministre de la Défense somalien.

«Le nombre total de véhicules onusiens volés est de huit. Deux ont été utilisés hier (jeudi). Ils ont gardé les autres pour de futures attaques», a expliqué au cours d'une conférence de presse à Mogadiscio cheikh Yousouf Indahhade.

Le 20 juillet, les shebab avaient pillé les bureaux de trois agences onusiennes à Wajid et Baïdoa. Des bureaux de l'ONU ont également été récemment pillés à Jowhar (sud).

«Ils ont également entre leurs mains une centaine de gilets par-balles qu'ils ont pris dans un centre du PNUD» (Programme des Nations Unies pour le développement), a précisé M. Indahhade.