La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, actuellement en tournée en Afrique, a affirmé lundi que le président angolais José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis trente ans, s'était engagé auprès d'elle à organiser l'élection présidentielle «dans les temps».

Le dernier scrutin présidentiel organisé en Angola remonte à 1992 et le prochain est prévu en 2009. Cependant, un report de l'élection à 2010 est fortement probable à la suite du retard pris par la commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution avant la présidentielle. M. dos Santos «s'est engagé à ce que la (nouvelle) Constitution soit terminée (dans les temps) et que les élections (présidentielles) soient organisées dans les temps», a déclaré Mme Clinton aux journalistes, après avoir discuté pendant 45 minutes avec le président angolais.

«Nous avons souligné l'importance d'avancer rapidement pour que la Constitution soit prête et pour que les élections se tiennent aussi rapidement que possible», a-t-elle ajouté.

Le président angolais «a réagi très positivement aux points que nous avons développés», a-t-elle assuré dans l'avion qui la conduisait d'Angola en République démocratique du Congo (RDC), quatrième étape de sa tournée africaine.

Dimanche au premier jour de sa visite à Luanda, la chef de la diplomatie américaine avait insisté pour que l'Angola tienne «dans les temps» la présidentielle.

Ce pays pétrolier, qui dispute au Nigeria la place de premier producteur d'or noir en Afrique, sort de 27 années de guerre civile (1975-2002). Pendant le conflit, les États-Unis ont soutenu la rébellion de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) contre le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), aujourd'hui au pouvoir.

Lundi matin, avant son entretien avec M. dos Santos, Mme Clinton a visité une clinique où sont soignés des malades du sida. «Ce qui est vraiment important est que les gens soient testés», a-t-elle déclaré.

Le sida «ébranle l'économie, il conduit à la pauvreté et sème les graines de l'instabilité», a-t-elle souligné, alors que le taux de prévalence du sida en Angola est officiellement de 2,8%.

Après son étape angolaise, Mme Clinton est arrivée en début d'après-midi à Kinshasa. En RDC, immense pays d'Afrique centrale sorti en 2003 d'une guerre de cinq années, sa visite sera accès sur les violences sexuelles dont sont toujours victimes les femmes et les fillettes dans l'est du pays.

Depuis janvier, près de 3500 femmes, selon les Nations unies, ont été violées dans cette région, où opèrent plusieurs groupes armés depuis une quinzaine d'années.

La semaine dernière, lors de son étape au Kenya, Mme Clinton avait estimé que ces violences «étaient le pire exemple de l'inhumanité de l'homme envers une femme».

La secrétaire d'État américaine doit rencontrer lundi le premier ministre congolais Adolphe Muzito, et visiter un hôpital financé en grande partie par le basketteur congolais Dikembe Mutombo, qui vit aux États-Unis.

La tournée africaine de Mme Clinton doit la conduire au total dans sept pays (Kenya, Afrique du Sud, Angola, République démocratique du Congo, Nigeria, Liberia, Cap-Vert).