Le Conseil de sécurité des Nations unies a accepté jeudi à l'unanimité de prolonger de six mois la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) en vue du scrutin présidentiel, et a exigé que le vote ait lieu le 29 novembre comme prévu par le calendrier.

Les 15 membres du Conseil ont adopté une résolution préparée par la France qui prolonge le mandat de l'ONU jusqu'au 31 janvier et ont souligné que le premier tour de l'élection présidentielle devait se tenir le 29 novembre.

Plusieurs fois reportée depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005, l'élection est censée permettre de clore la grave crise politico-militaire née du coup d'Etat manqué de septembre 2002.

La résolution 1880 souligne «que respecter la date (du 29 novembre), comme ils sont tenus de le faire, permettra aux acteurs politiques ivoiriens de montrer leur engagement politique pour un scrutin libre, juste, ouvert et transparent».

L'ONUCI devra, quant à elle, apporter son soutien actif à toutes les parties afin que les chapitres de l'accord de Ouagadougou relatifs à l'organisation du scrutin puissent être totalement appliqués.

A la suite de l'accord de Ouagadougou (Burkina Faso) signé en 2007 puis en 2008, Guillaume Soro, le chef des Forces nouvelles, a accédé au poste de Premier ministre. L'accord prévoyait aussi l'organisation d'une élection présidentielle, plusieurs fois repoussée.

L'ONUCI, qui compte 7661 hommes et est appuyée par la force française «Licorne» de 900 hommes, est chargée d'assurer la sécurité et d'apporter une aide au processus d'enregistrement des électeurs ivoiriens.

De son côté, l'ambassadeur français aux Nations unies Jean-Maurice Ripert a mis les multiples reports du scrutin sur le compte «d'une absence ou d'une insuffisance de volonté politique» de part et d'autre de l'échiquier politique ivoirien.

Il a affirmé que «la France a la conviction que les acteurs ivoiriens ont encore (...) la capacité de tenir leurs engagements», tout en avertissant que le Conseil de sécurité les prendrait «au mot et qu'ils seront jugés sur leurs actes».

«Si l'élection du 29 novembre était reportée, les responsabilités des uns et des autres seraient clairement établies et le Conseil en tirerait les conséquences», a dit M. Ripert, ajoutant que les Ivoiriens «méritent que la date du 29 novembre soit tenue».

Intervention qualifiée d'«inutile» par son homologue ivoirien Alcide Djédjé.

«La France a eu l'occasion de régler le conflit ivoirien avec l'accord de Marcoussis. On a vu ce que ça a donné. Au lieu de chercher à régler le problème ivoirien, on cherchait plutôt à transférer des pouvoirs du président de la République au Premier ministre», a poursuivi M. Djédjé.

L'accord de Marcoussis signé en 2003 avait pour but de faire entrer rebelles et ténors de l'opposition dans un gouvernement de transition pour mettre fin à la guerre civile née de la tentative manquée de Guillaume Soro de renverser Laurent Gbagbo en septembre 2002.