Des milliers d'employés municipaux ont entamé lundi en Afrique du Sud une grève illimitée pour demander de meilleurs salaires, dans un contexte difficile pour le nouveau gouvernement de Jacob Zuma confronté la semaine dernière à de violentes protestations dans les townships.

Le mouvement de grève, lancé par des syndicats qui représentent quelque 150 000 employés municipaux, intervient au moment où les partenaires sociaux négocient, comme chaque année pendant l'hiver austral, les salaires. Cette période est depuis des années synonymes de grèves dans la principale puissance économique du continent africain.

À Pretoria, Johannesburg (nord-est), au Cap (sud-est) et à Polokwane (nord-est), des milliers d'employés des services de l'eau, de l'électricité, des travaux publics, de la santé, de la police et des transports publics, ont marché dans les rues du centre-ville, selon les médias locaux.

Douze personnes, dont quatre policiers, ont été légèrement blessées lors d'une manifestation à Plettenberg Bay (sud-ouest), selon l'agence sud-africaine Sapa, et 25 personnes ont été arrêtées pour violence et détérioration de bâtiments à Polokwane, selon la police.

Le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), a dénoncé ces dérapages affirmant qu'«aucune forme de désordre ne pourra résoudre les disputes salariales».

Les grévistes réclament 15% d'augmentation, alors que les patrons sont prêts à concéder 11,5% de hausse, dans un contexte d'inflation annuelle de 8% depuis le début d'année après un pic à 13,7% en août 2008.

La grève a débuté quelques jours après de violentes manifestations dans plusieurs townships du pays pour dénoncer la déficience des services publics. Même si les deux événements ne sont pas liés, selon les observateurs, elles mettent la pression sur le président Jacob Zuma, élu il y a deux mois notamment sur son programme de lutte contre la pauvreté.