Le président nigérien Mamadou Tandja a fixé au 4 août la tenue du référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de rester au pouvoir au-delà de son mandat actuel fin 2009, a annoncé la télévision d'État vendredi.

«Le corps électoral est convoqué le mardi 4 août 2009 (...) pour se prononcer par voie référendaire sur le projet de Constitution de la sixième République», indique un communiqué diffusé par Télé-Sahel.

La campagne électorale se déroulera du 13 juillet à minuit au 2 août à minuit.

Le 12 juin, la Cour constitutionnelle du Niger a annulé le décret présidentiel qui convoquait le corps électoral pour le référendum.

M. Tandja a également décidé de modifier le code électoral notamment sur la convocation des électeurs pour le prochain référendum qui se fera sur «décision» du président de la république et non plus par un «décret simple».

De plus, le délai de distribution des cartes électorales est réduit à 20 jours avant le scrutin au lieu de deux mois.

Décidé à rester au pouvoir après 10 ans à la tête du pays, Mamadou Tandja a dissous le parlement, puis la Cour constitutionnelle qui s'opposait à son projet de référendum pour modifier à son profit la constitution et ainsi briguer fin 2009 un troisième mandat.

Il s'est également arrogé des «pouvoirs exceptionnels» qui lui permettent de gouverner seul par décrets et ordonnances.

Une grande manifestation de l'opposition est prévue dimanche contre son projet qui prévoit de prolonger de trois ans le mandat présidentiel, période durant laquelle aucune élection ne serait organisée.

Les plus importants partenaires de développement du Niger, notamment l'Union européenne, la France, les États-Unis et le Canada ont fermement condamné les dernières décisions du président nigérien.

La Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (Cédéao), dont le Niger est membre, a brandi des menaces de sanctions allant jusqu'au blocus économique et l'isolement diplomatique.