Le Zimbabwe a démenti lundi avoir violé des règles internationales sur le commerce des diamants alors qu'une équipe chargée d'appliquer le processus de Kimberley entame une enquête sur la région diamantifère de Marange (est).

«Selon le Système de certification du processus de Kimberley (KPCS), les 'diamants de guerre' sont utilisés par les mouvements rebelles ou leurs alliés pour financer des groupes armées (destinés à) ébranler les gouvernements légitimes», a expliqué aux journalistes le secrétaire aux mines, Thankful Musukutwa.

«Il n'y pas de conflit armé ni aucune implication d'une armée ou d'un mouvement rebelle au Zimbabwe. Donc, les diamants des champs de Marange ne tombent pas dans la définition des 'diamants de guerre' donnée par le processus de Kimberley», a-t-il ajouté.

Un rapport de l'organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé les forces armées du Zimbabwe d'utiliser la torture et une main-d'oeuvre forcée (adultes et enfants) de manière à contrôler les comptoirs miniers de Marange, précisant que plus de 200 personnes avaient été tuées fin 2008.

Les autorités zimbabwéennes ont réfuté la semaine dernière ces accusations.

«Ce que nous avons à Marange, ce sont des chercheurs illégaux de diamants qui de temps en temps, échappent aux forces de sécurité et s'adonnent à la recherche et au commerce illégaux (de pierres précieuses)», a souligné lundi M. Musukutwa.

HRW demande au processus de Kimberley qu'il élargisse sa définition des 'diamants de guerre' pour y inclure les diamants extraits dans un contexte où sont commis des abus graves et systématiques des droits de l'Homme.

HRW affirme en outre que le revenu tiré des diamants a été transmis à des responsables haut placés de l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (Zanu-PF), le parti du président zimbabwéen Robert Mugabe qui a formé en février un gouvernement d'union nationale avec son opposant du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Morgan Tsvangirai.

Lundi, une équipe chargée d'appliquer le processus de Kimberley, composée notamment du vice-ministre libérien des mines, Kpandel Fiya, de membres de la Commission européenne, du Conseil international des diamants et du département d'État américain, ainsi que du régulateur sud-africain des diamants et métaux précieux, a effectué une visite au Zimbabwe, la troisième du genre.

«Lors des deux dernières visites, ils ont vu que le Zimbabwe était parfaitement respectueux des règles et des règlements du processus de Kimberley», a affirmé M. Musukutwa.