Cinq personnes soupçonnées d'appartenir à une cellule terroriste opérant entre le Maroc et l'Espagne ont été arrêtées depuis le début de la semaine au Maroc, a déclaré vendredi à l'AFP une source sécuritaire à Rabat.

Il s'agit de cinq hommes appartenant à la mouvance radicale Salafiya Jihadia et dont le chef répond au pseudonyme d'Abou Yacine, a-t-on ajouté de même source.

Cette cellule opérait entre le Maroc et l'Espagne. Les cinq suspects sont d'origine marocaine et résidaient à Ceuta (Sebta pour les Marocains), enclave espagnole sur la côte méditerranéenne du Maroc, selon cette source.

Abou Yacine, dont l'âge n'a pas été précisé, est né à Tétouan (nord du Maroc). Il avait déjà été arrêté au Maroc en 2006 dans le cadre du démantèlement de la cellule Ansar El Mahdi (Les partisans d'El Mahdi) de Hassan Khattab.

Condamné à 2 ans de prison, Abou Yacine avait été libéré en 2008.

Selon le quotidien arabophone Al Alam, qui citait vendredi une source sécuritaire anonyme, l'un des membres de la cellule démantelée cette semaine avait noué des contacts avec l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et recruté deux personnes appartenant à Ansar El Mahdi.

Hassan Khattab, le fondateur de ce réseau, est un salafiste marocain qui projetait de prendre le maquis dans les montagnes du Rif (nord), en vue d'instaurer un régime islamiste au Maroc, selon l'accusation.

Interpellé en 2003, relâché puis encore arrêté en 2006, condamné à 25 ans de prison, il purge aujourd'hui sa peine à Salé, ville-jumelle de Rabat.

Un autre quotidien arabophone, Assabah, affirmait vendredi que le réseau démantelé cette semaine s'était spécialisé dans les «attentats à la voiture piégée et la fabrication de bombes ainsi qu'au maniement d'armes». Le journal ajoutait que le groupe suivait un entraînement paramilitaire.

Les sources sécuritaires contactées par l'AFP se sont toutefois refusé à confirmer les éléments rapportés par les journaux marocains.

Les cinq personnes arrêtées cette semaine sont aussi accusées de trafic de drogue et de véhicules entre l'Espagne et le Maroc, a-t-on souligné de source sécuritaire.

Les services de sécurité marocains ont saisi trois véhicules ainsi que des documents liés à la Salafiya Jihadia, a-t-on précisé, et l'enquête est toujours en cours.

Le démantèlement de ce réseau intervient quelques semaines après celui, le 12 mai, d'une cellule en gestation baptisée Jamaat Al Mourabitine Al Jodod (Groupe des nouveaux combattants).

Cette cellule était présente dans différentes villes du Maroc et planifiait de perpétrer des attentats, selon des sources officielles.

Les huit suspects de ce groupe, qui étaient «filés depuis très longtemps», avaient été arrêtés à Guelmim (à environ 280 km au sud d'Agadir) Laâyoun (Sahara occidental) et Boujdour (180 km au sud de Laâyoun).

Depuis les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca (33 morts et 12 kamikazes tués), les services de sécurité marocains mènent une lutte sans merci contre des structures islamistes soupçonnées de planifier d'autres attentats.

Presque 3000 personnes ont été interpellées et un millier d'entre elles seraient actuellement en prison, de source judiciaire.