Des pays producteurs de diamants ont commencé mardi à Windhoek à faire le point sur les avancées du processus de Kimberley, qui vise à éliminer du marché mondial le commerce illégal des pierres précieuses pour le financement des conflits.

«Notre but est de limiter la circulation du commerce illégal. Nous devons continuer de renforcer le système de sécurité et améliorer les contrôles internes», a déclaré Bernhard Esau, président de cette structure de coopération internationale lors de la cérémonie d'ouverture.

Pendant trois jours, quelque 200 délégués devaient examiner de possibles violations de l'accord, notamment au Zimbabwe et au Venezuela, dans un contexte de chute des ventes de diamants en raison de la crise économique mondiale.

 «Il y a encore des lacunes qui peuvent être résolues pour réduire l'afflux de diamants illégalement exportés du Zimbabwe», a reconnu M. Esau. Le processus de Kimberley prépare sur ce pays un rapport qui fait état de violations des droits de l'Homme dans les mines, de contrebande et de faibles contrôles internes qui pourraient alimenter la circulation de «diamants de guerre».

En avril, le Système de certification du processus de Kimberley a interdit la vente de diamants issus de l'est du Zimbabwe. Plusieurs témoignages ont rapporté des cas de maltraitances dans la région de Marange, où de petits mineurs ont été évincés de force. M. Esau a assuré que le processus de Kimberley s'était préoccupé de ce problème.

Il a également souligné que son organisation était prête à travailler avec le Venezuela qui s'est volontairement retiré en septembre du processus, trois ans après avoir arrêter de fournir les chiffres de sa production et de ses ventes de diamants.

 «Nous les assisterons et les soutiendrons pour qu'ils (...) mettent en place des standards minimums conformes à une certification du processus de Kimberley».

Le Venezuela a accepté l'année dernière de suspendre la commercialisation de ses pierres précieuses jusqu'à la mise en place d'un nouveau système de contrôle mais une enquête, menée en mai par l'ONG Partenariat Afrique Canada (PAC), a révélé que l'extraction des diamants se poursuivait avec le consentement des autorités.

D'autres pays, comme le Liban et la Guinée, exportent trop de diamants travaillés par rapport aux importations officielles de pierres brutes, a souligné Global Witness, une ONG qui défend notamment la transparence dans l'exploitation des ressources naturelles.

 «La crédibilité du processus de Kimberley est en jeu», a prévenu Annie Dunnebacke de Global Witness. «Son travail est vital. Ce serait scandaleux si des gouvernements et des entreprises de ce secteur, en refusant de coopérer, réussissaient à faire capoter» le régime international de certification des diamants bruts, a-t-elle expliqué.

L'accord international couvre aujourd'hui 99,8% de la production mondiale de diamants bruts, avec 49 membres représentant 75 pays. La Namibie préside cette année le processus de Kimberley lancé par les Nations unies en 2000 dans l'ancienne ville minière sud-africaine de Kimberley.

Signé trois ans plus tard par une trentaine de pays, il a pour objectif d'éviter l'utilisation des pierres précieuses pour financer des activités militaires en sous-main.