Le nouvel homme fort de Madagascar Andry Rajoelina a accusé le président évincé Marc Ravalomanana de se préparer à reprendre le pouvoir «avec des mercenaires», quitte «à entraîner la guerre civile», dans un entretien à la radio RFI dont l'AFP a reçu le texte mardi.

«Aujourd'hui, il y a des gens qui sont assoiffés de pouvoir, il y a des gens qui sont même prêts à venir reprendre le pouvoir avec des mercenaires, tout le monde en parle. Et M. Ravalomanana, c'est ce qu'il est en train de faire», a déclaré M. Rajoelina dans cette interview réalisée le 20 juin, et qui sera diffusée le 25 juin.

 «Il est en train de téléphoner, d'appeler ses partisans (...) et leur dit qu'il sera bientôt de retour, avec des militaires, qu'il va bientôt reprendre le pouvoir», a-t-il ajouté.

«Ce qui est désolant dans tout cela, c'est qu'il est prêt à reprendre le pouvoir quitte à entraîner la guerre civile à Madagascar», a-t-il encore dit.

A l'approche de la fête nationale du 26 juin, les autorités malgaches ont mis en place un plan «Vigie Mada» pour renforcer la défense du territoire et la sécurité intérieure.

L'armée a indiqué s'être notamment organisée pour parer à une éventuelle tentative de retour du président Marc Ravalomanana, contraint de quitter le pouvoir le 17 mars et qui vit désormais en exil en Afrique du Sud.

Madagascar, ancienne colonie française qui avait obtenu son indépendance en 1960, traverse une grave crise politique et sociale depuis fin janvier.

Lâché par l'armée, M. Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à M. Rajoelina, alors le principal opposant.

L'armée a été un acteur crucial dans l'accession au pouvoir de M. Rajoelina. Selon des observateurs, ce basculement de l'armée en sa faveur a notamment été le résultat d'une accumulation de frustrations et de la gestion catastrophique de l'armée par M. Ravalomanana.