Une personne a été tuée par balles jeudi dans le centre de la capitale d'Haïti lors d'une manifestation de proches de l'ex-président Jean Bertrand Aristide, où des jeunes s'en sont pris aux soldats de l'ONU et des tirs ont été échangés, selon les images de télévision.

«Il semble qu'une personne aurait été tuée près de la cathédrale, les premières informations dont nous disposons montrent que les soldats ont tiré en l'air», a déclaré la porte-parole de la Minustah, la mission de l'ONU en Haïti, Sophie Boutaud de la Combe. «Les casques bleus auraient été attaqués par des jets de pierres lancés par des manifestants venus de plusieurs quartiers du centre-ville», a-t-elle expliqué.

«C'est un de nos partisans, il a été abattu par les soldats brésiliens de la Minustah», a déclaré de son côté un manifestant interrogé à la télévision.

Des milliers de personnes assistaient jeudi aux funérailles du père Gérard Jean-Juste, un proche de l'ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide, décédé il y a deux semaines en Floride (sud-est des États-Unis), lorsque des incidents ont éclaté. Des tirs ont été entendus lors des manifestations.

Des jeunes, qui se sont dispersés par petits groupes, ont ensuite déposé le corps de la victime devant le palais présidentiel haïtien tandis que d'autres groupes manifestaient violemment dans les rues, jetant des pierres contre des voitures garées aux environs du palais national.

Depuis deux semaines, des étudiants manifestent bruyamment à Port-au-Prince pour exiger la revalorisation du salaire minimum en Haïti.

Ces manifestations, qui reçoivent le soutien d'une partie de la population, sont souvent ponctuées de scènes de violences et réclament également le départ de la Minustah.

Mercredi, un véhicule portant des inscriptions de l'ONU a été incendié par des manifestants qui réclament le départ des forces onusiennes leur reprochant, entre autres, de faire un usage abusif de gaz lacrymogènes pour réprimer les manifestations.

«Nous intervenons en soutien à la police haïtienne et nous répondons aux violences des manifestants», a répondu la porte-parole de la Minustah, interrogée sur l'usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants.