Le président Barack Obama a annoncé vendredi une aide américaine de 73 millions de dollars au Zimbabwe en soulignant qu'elle irait directement aux Zimbabwéens, et non à son gouvernement à cause des préoccupations que continue de susciter le régime de Robert Mugabe.

«Les Etats-Unis sont les amis des Zimbabwéens, j'ai décidé d'octroyer une aide de 73 millions de dollars au Zimbabwe», a dit M. Obama à l'occasion d'entretiens avec le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai à la Maison Blanche.

Cette aide «n'ira pas au gouvernement directement parce que nous avons toujours les mêmes préoccupations quand il s'agit de consolidation de la démocratie, des droits de l'Homme et de l'Etat de droit, mais elle ira directement aux Zimbabwéens», a dit M. Obama au côté de M. Tsvangirai devant la presse.

M. Obama a cependant clairement distingué entre M. Tsvangirai, l'ancien opposant, et le président Mugabe. M. Tsvangirai est devenu Premier ministre de M. Mugabe le 11 février, aux termes d'un accord de partage du pouvoir devant mettre fin à des mois de tensions et de pressions internationales nées du refus du régime de M. Mugabe de reconnaître sa défaite aux élections générales.

M. Obama a salué l'action de M. Tsvangirai et exprimé son «admiration extraordinaire pour (son) courage et (sa) ténacité». En revanche, M. Mugabe, «souvent, n'a pas agi dans le meilleur intérêt des Zimbabwéens et a résisté aux changements démocratiques nécessaires», a dit M. Obama.

M. Tsvangirai a lui-même reconnu récemment que les Zimbabwéens vivaient toujours «dans la peur, la faim et la pauvreté». Plus de la moitié d'entre eux dépendent de l'aide humanitaire, alors que, selon le mot de M. Obama, le pays était autrefois «le grenier à pain de l'Afrique».

M. Tsvangirai est ainsi parti début juin pour les Etats-Unis et l'Europe afin de recueillir l'aide nécessaire pour sortir son pays du chaos.

M. Obama a expliqué que l'aide américaine visait à encourager, non seulement politiquement mais aussi économiquement, les progrès accomplis selon lui par le gouvernement de M. Tsvangirai.

 «Oui, on a fait des progrès, ou le gouvernement de transition a fait des progrès, mais il y a aussi des problèmes», a dit M. Tsvangirai.

Devant M. Obama, il s'est engagé à oeuvrer au changement.

Dans l'intention apparente de rassurer son hôte, il a souligné que l'accord de gouvernement était transitoire: «Nous voulons instaurer les réformes qui donneront aux Zimbabwéens l'assurance que, dans 18 mois, ils auront la chance d'élire leur propre gouvernement», a-t-il dit.