Des journalistes de Mogadiscio ont déclenché mardi une grève de protestation contre l'assassinat d'un de leurs collègues dimanche et ont demandé la protection de la communauté internationale face aux menaces dont ils sont les cibles.

«En plus des menaces directes nous visant, nous ne pouvons travailler impartialement en ce moment (...) donc, nous suspendons temporairement nos activités journalistiques», a indiqué un groupe d'une quinzaine de journalistes dans un communiqué distribué lors d'une conférence de presse dans la capitale somalienne.

 «Nous sommes contraints d'arrêter de travailler à Mogadiscio pour sauver nos vies», ajoute le communiqué: «nous sommes en danger, nous appelons la communauté internationale à protéger les journalistes somaliens».

Le directeur de la radio somalienne privée Shabelle, Mokhtar Mohamed Hirabe, a été tué par balles dimanche à Mogadiscio, dans le quartier de Bakara où se trouve le grand marché central, contrôlé par les milices islamistes extrémistes des shebab.

Hirabe, 45 ans, est le troisième journaliste de Radio Shabelle visé par une attaque depuis le début 2009 et le deuxième directeur de radio assassiné sur le marché de Bakara.

Directeur de Radio Shabelle depuis 2007 à la suite de l'assassinat de son prédécesseur, Bashir Nur Gedi, il est le cinquième journaliste assassiné en Somalie depuis le 1er janvier.

Avec quatorze journalistes tués depuis 2007, ce pays en guerre civile depuis 1991 est le plus meurtrier d'Afrique pour les médias, selon Reporters sans frontières.