Six enfants ont été tués en mai lors de deux accidents impliquant des munitions non explosées dans l'est du Tchad, dans le secteur où venait de se dérouler une offensive rebelle, a annoncé mercredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

«Les 14 et 29 mai, deux accidents liés à la présence d'UXO (UneXploded Ordnance) et restes des explosifs de guerre se sont produits aux environs de Koukou Angarana et de Goz Beïda. Bilan: six morts. Toutes les victimes sont des enfants», affirme l'Ocha dans un communiqué reçu par l'AFP à Libreville. «Il est important de rappeler qu'à la suite des récents combats (dans) l'est, plusieurs zones sont polluées par ces engins dangereux», souligne l'agence onusienne, selon laquelle des équipes de déminage travaillent sur place.

Début mai, des rebelles tchadiens assurant viser N'Djamena avaient lancé une offensive de grande envergure en passant près de Goz Beïda. Ils ont été repoussés au Soudan, leur base arrière, par l'armée tchadienne.

«Il y a beaucoup de munitions non explosées dans ce secteur. Que ce soit des grenades ou des roquettes. Ce sont des munitions de mauvaise qualité, souvent de fabrication chinoise», a expliqué à l'AFP Rodolphe Liebeschitz, de l'ONG Mag qui est présente avec quatre équipes de démineurs dans ce secteur.

«Ces munitions sont dangereuses et leur manipulation, souvent par des enfants, peut provoquer leur explosion», a ajouté M. Liebeschitz.

Il n'y a pas de recensement systématique du nombre d'accidents mais ceux-ci sont «fréquents», a-t-il dit.

En décembre, l'Ocha estimait que les accidents causés par la manipulation de munitions non explosées avaient fait 77 morts et plus de 200 blessés, en majorité des enfants, depuis 2007 au Tchad. «80% des victimes des mines et UXO au Tchad sont des enfants», ajoutait-il.

L'est du Tchad est le théâtre permanent de combats entre mouvements rebelles tchadiens venus du Soudan ou de Libye et l'armée tchadienne depuis près de 20 ans, avec de fréquents combats depuis 2005.