Le Premier ministre du Niger, Seïni Oumarou, a rejeté mardi les critiques de Washington, d'Ottawa ou encore de l'Afrique de l'Ouest après la décision du président Mamadou Tandja d'organiser un référendum afin de se maintenir au pouvoir après la fin prévue de son mandat.

«Dire que le président de la République n'a pas respecté les dispositions de la Constitution, je m'inscris en faux. Pour nous, il n'y a eu aucune violation de la Constitution, encore moins de son serment», a déclaré M. Oumarou sur les ondes de radios privées locales.

Le Canada a récemment fait part de son «inquiétude» face au projet de M. Tandja et invité, dans un communiqué du chef de la diplomatie canadienne Lawrence Cannon, «les autorités du Niger à s'assurer que leurs actes respectent l'esprit et la lettre de la Constitution».

Washington a de son côté mis en garde contre le risque de «revers pour la démocratie» au Niger et s'est aussi dit inquiet.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont le Niger est membre, a elle laissé planer la menace de sanctions si le référendum était organisé.

Le chef du gouvernement nigérien a estimé qu'il s'agissait de «déclarations de principe». «Ils sont libres de faire leur déclaration», a-t-il dit.

Le président Tandja, 71 ans, doit quitter le pouvoir le 22 décembre au terme de deux quinquennats successifs, comme le prévoit la Constitution.

Vendredi il a cependant confirmé l'organisation d'un référendum portant sur une nouvelle Constitution qui lui permettrait de se maintenir en fonction au-delà d'un deuxième mandat, sans préciser la date de cette consultation.

Le 25 mai, la Cour constitutionnelle nigérienne a émis un avis défavorable à la tenue d'une telle consultation. Le lendemain, M. Tandja a dissous le Parlement et par conséquent la Haute Cour de justice, une instance censée juger le chef de l'Etat en cas de «Haute trahison».